VIDEO. Législative partielle: Si Juppé était électeur dans le Doubs, il «voterait PS»
POLITIQUE•Le fondateur de l'UMP a écrit un billet sur son blog...P.B. avec AFP
L'essentiel
- Juppé dit qu'il voterait PS mais ne donne pas de consigne officielle
- Une victoire du FN serait, selon lui, «catastrophique»
- L'UMP doit arrêter sa position officielle mardi après-midi
Il s'exprime en son «âme et conscience». Alors que l'UMP doit donner sa consigne officielle ce mardi soir, Alain Juppé défend l'idée qu'il voterait PS pour faire barrage au Front national, dimanche prochain, au second tour de la législative partielle dans le Doubs, tout en expliquant qu'il s'agit de sa position personnelle. Le fondateur de l'UMP a écrit un billet sur son blog lundi soir pour s'expliquer.
«J'ai pris le temps de réfléchir. Si j'étais électeur de la 4e circonscription du Doubs, je sais ce qu'en mon âme et conscience je ferais: pour barrer la route à une candidate FN qui croit, entre autres choses, ''en l'évidente inégalité des races'', je ne m'abstiendrais pas, je voterais pour le candidat qui l'affronte, c'est-à-dire le candidat PS», déclare le maire de Bordeaux, qui a été le premier président de l'UMP (2002-2004). A noter que dans la première version de son texte, l'ex-Premier ministre avait usé d'un étrange futur plutôt qu'un conditionnel.
Pas de consigne officielle de vote
«Ce n'est pas pour autant que je vais m'engager dans un Front Républicain qui scellerait une alliance avec le PS. Le sens de mon combat, c'est de réussir l'alternance, c'est-à-dire de rompre avec la politique conduite depuis 2012 et qui a plongé notre pays dans le marasme», souligne Juppé, candidat à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017.
Si ce n'est pas clair, il le répète ensuite, il ne donne pas de consigne de vote officielle: «Pour tout dire, je ne suis pas sûr que les citoyens d'aujourd'hui attendent les consignes d'un parti avant d'aller voter. Chacun choisira en son âme et conscience», insiste-t-il.
Une victoire du FN serait «une catastrophe»
Mais, à ses yeux, «notre principal adversaire politique est devenu le FN», qui «a quelques raisons de se prétendre le premier parti de France». «Son arrivée aux responsabilités nationales n'apparaît plus tout à fait comme une hypothèse d'école. Ce serait à mes yeux une catastrophe pour notre pays. L'image de la France serait abîmée dans le monde car l'idéologie du FN est aux antipodes des valeurs morales et politiques qu'elle incarne», attaque Juppé.
L'ancien Premier ministre estime que «la xénophobie et l'islamophobie du FN dressent les Français les uns contre les autres, au risque de nous conduire à des affrontements violents. Son programme économique est celui de tous les dangers: la sortie de l'euro déstabiliserait notre économie, au détriment des plus fragiles; elle provoquerait la dislocation de la construction européenne au moment où nos pays ont le plus besoin de faire bloc face aux multiples défis du monde qui nous entourent.»
Evidemment, cette position ne fait pas que des heureux à l'UMP qui se déchire depuis des années sur cette question.
« Ceux qui appellent à voter PS ne semblent pas comprendre, hélas, que leur expression est un carburant pour le FN. Erreur majeure ! — Guillaume Larrivé (@GLarrive) February 2, 2015 »
Cette initiative met en tout cas la pression sur Nicolas Sarlozy, qui aura le dernier mot ce mardi soir quant à la position officielle de l'UMP, et qui prône plutôt le «ni ni».