ELECTIONUne législative partielle dans le Doubs pour élire le successeur de Pierre Moscovici

Une législative partielle dans le Doubs pour élire le successeur de Pierre Moscovici

ELECTIONLe député sortant, ex-ministre de l'Economie, étant parti à Bruxelles, la législative partielle dans le Doubs pour sa succession s’annonce délicate pour les socialistes…
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

L'essentiel

  • Une élection législative partielle se tient les 1er et 8 février dans la 4e circonscription du Doubs.
  • Cette élection est la conséquence de la démission de Pierre Moscovici, ancien ministre de l'Economie nommé commissaire européen à Bruxelles.
  • L'UMP et le FN sont favoris du scrutin, alors que le PS veut croire à un sursaut en sa faveur après les attentats de Paris.

Démissionnaire, le 4 novembre 2014, de son poste de député de la 4e circonscription du Doubs, Pierre Moscovici a depuis lors rejoint la Commission européenne. La démission de l’ancien ministre socialiste de l’Economie entraîne la tenue d'une législative partielle les 1er et 8 février. Décryptage d’un scrutin à enjeux, le premier après les attentats à Paris...

  • Un territoire divisé

Dans cette circonscription, Pierre Moscovici avait été élu en juin 2012 avec 49,32% des voix à l’issue d’une triangulaire avec l'UMP (26,21%) et le FN (24,47%). Avec un exécutif impopulaire, malgré l’embellie constatée après les attentats à Paris, une victoire semble difficile à accrocher pour le PS. En effet, le parti a perdu les treize élections législatives partielles organisées depuis 2012.

  • Treize candidats pour un siège, l'UMP invoque une «bataille symbolique»

Treize candidats se présentent à cette élection. Pour mobiliser leur électorat, plusieurs têtes d’affiches politiques se sont déplacées sur cette terre ouvrière. Portant les couleurs de l’UMP, Charles Demouge a reçu mercredi Laurent Wauquiez, secrétaire général du parti. Ce dernier a évoqué «la bataille symbolique» que représente «la succession de Moscovici», ministre de l’Economie nommé commissaire européen. L’UMP espère gagner cette élection grâce à l’impopularité de l’exécutif, mais se méfie du score du FN.

  • Le Front national veut prospérer après les attentats

La candidate frontiste Sophie Montel, qui reçoit la présidente du Front national Marine Le Pen ce vendredi, pourrait arriver première à l’issue du premier tour. Déjà candidate FN aux législatives de juin 2012, Sophie Montel a été élue en mai 2014 députée européenne avec 36% des voix. Depuis les attentats, la fédération FN du Doubs, qui compte plus de 1.000 adhérents, a enregistré «98 adhésions la semaine écoulée», a affirmé à l’AFP celle dont les tracts mettent en garde contre le «péril islamiste». Cependant, Sophie Montel n’est pas assurée d’obtenir une réserve de voix conséquente au second tour pour gagner.

  • Les socialistes souhaitent un sursaut

Quant à Frédéric Barbier, ex-suppléant de Pierre Moscovici à l’Assemblée nationale, le candidat socialiste veut croire que le rebond de 20 points enregistré par François Hollande dans un sondage publié lundi pourrait motiver les électeurs à voter pour son parti. Soutien de poids, le Premier ministre Manuel Valls viendra soutenir le candidat socialiste à Audincourt (Doubs) le 27 janvier.

Cette partielle pourrait enfin être marquée par un taux d’abstention important. Celle-ci avait totalisé 40,87% au second tour en 2012.

  • La majorité absolue du PS à l’Assemblée nationale, c’est fini

Cette élection ne signe pas la fin de la majorité absolue du PS dans l’hémicycle... puisqu'elle n'existe déjà plus. En effet, ce groupe comprend 288 membres, quand la majorité absolue est de 289. En janvier, Jean-Pierre Maggi, qui siégeait parmi les socialistes, a annoncé sur son blog rejoindre les Radicaux de gauche. Sans majorité absolue, les socialistes n’ont pas, en théorie, la capacité de faire voter les textes avec leur seul groupe. Cependant, cette majorité absolue peut s’écrire au passé. En effet, le groupe parlementaire socialiste est traversé par des éléments rebelles, les «frondeurs», qui n'ont pas voté certains textes.