Etats généraux du PS: Cambadélis cible deux ennemis
CONGRES•Le Parti socialiste va s'atteler à sa réorganisation pour affronter «la thatchérisation de la droite» et «l'hégémonie réactionnaire»...20 Minutes avec AFP
Après le chantier de «l'identité» socialiste, clos samedi à Paris, le Parti socialiste va poursuivre sa mue en s'attelant à sa réorganisation pour affronter «la thatchérisation de la droite» et «l'hégémonie réactionnaire».
Nouvelle carte d'identité du PS voulue par Jean-Christophe Cambadélis, la «charte des socialistes pour le progrès humain» est un «texte novateur, cohérent et rassembleur. Il fait sens et porte les nouvelles couleurs du PS», a-t-il affirmé samedi, à la clôture des «Etats généraux des socialistes», processus de trois mois qui a abouti à ce texte.
Deux ennemis à affronter
C'est fort de ce texte -approuvé par 78,5 % des militants (7% contre, 14,7% se sont abstenus, avec une participation de 32,5%)- que le premier secrétaire entend «affronter deux ennemis». «La thatchérisation de la droite» d'abord, défendue selon lui aussi bien par Nicolas Sarkozy «l'Abrogator» qu'Alain Juppé ou François Fillon. Leur projet est «une violence inouïe contre notre modèle social et républicain», a-t-il dit.
Autre danger: «la nouvelle hégémonie culturelle du bloc réactionnaire anti-républicain», dans un contexte de «zemmourisation» des esprits. Cet ennemi «redoutable, (est) déjà en ordre de bataille pour 2017», a-t-il dit au sujet Marine Le Pen, avec sa «ligne politique toute tracée: le souverainisme xénophobe».
Le texte promeut «l'éco-socialisme» et une «alter-Europe»
Ce texte d'orientation politique dans les domaines les plus divers, qui promeut «l'éco-socialisme» et une «alter-Europe», servira à la formation des militants. Et pour « continuer la discussion», le parti publiera par ailleurs 1.500 propositions issues du processus, a annoncé le numéro deux Guillaume Bachelay.
Samedi, les débats étaient aussi tournés vers l'actualité et l'aile gauche a profité de cette tribune pour dire leur hostilité au projet de loi d'Emmanuel Macron sur la croissance, qui selon eux comporte trop de «reculs sociaux».
Un rendez-vous sans grande ferveur
Parmi les «ténors » et ministres, seuls étaient présents le président de l'Assemblée Claude Bartolone et les ministres Marylise Lebranchu et Jean-Marie Le Guen, pour un rendez-vous sans grande ferveur de quelques centaines de militants et délégués.
Au titre de «l'efficacité», le PS entend surtout «ouvrir la maison» et faire du PS un «parti de masse» de 500.000 militants et de 1 à 1,5 million de sympathisants en 2017. Il va donc changer le mode d'adhésion, aujourd'hui «parcours du combattant», subordonné au bon vouloir de la section et marqué de forts délais d'attente.
Ces propositions seront soumises à l'approbation du bureau national (exécutif) de mardi et du Conseil national (parlement) du 13 décembre.