ELECTIONSPrésidence de l'UMP: Anne Levade, la femme chargée d'éviter le chaos

Présidence de l'UMP: Anne Levade, la femme chargée d'éviter le chaos

ELECTIONSLa présidente de la Haute autorité de l’UMP doit organiser et contrôler l’élection pour la présidence du parti...
Anne Levade, présidente de la Haute autorité de l'UMP, le 15 octobre 2014.
Anne Levade, présidente de la Haute autorité de l'UMP, le 15 octobre 2014. - KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Thibaut Le Gal

Thibaut Le Gal

Elle a été choisie pour éviter le fiasco. Anne Levade, 44 ans, est la présidente de la Haute autorité de l’UMP. L’instance est chargée d’organiser et de contrôler l’élection pour la présidence du parti. Samedi soir, tous les yeux seront rivés sur elle. Car lors du dernier vote, le combat de chefs entre Jean-François Copé et François Fillon avait failli mener l'UMP à l’implosion. Du chaos de cette fin d’année 2012 avait jailli le nom d’Anne Levade.

Eviter toutes irrégularités

La professeur de droit public à l’université Paris-Est à Créteil est alors connue pour avoir participé à la commission de réflexion sur le statut pénal du chef de l’Etat en 2002. «Il fallait une personnalité apolitique avec une autorité solide sur les questions juridiques. Son nom a fait l’unanimité», assure au Monde l’entourage de Luc Chatel, le secrétaire général du parti. La juriste est choisie par les cadres pour rédiger les nouveaux statuts et superviser leurs validations électroniques par les militants en juin 2013.

«Quand il y a des querelles de famille, il suffit parfois de faire entrer un tiers pour qu'on ne se batte pas exactement de la même manière», expliquait-elle récemment au Figaro. Pour sortir de la crise Copé-Fillon, elle propose qu’une instance indépendante organise le scrutin interne et la primaire UMP 2016. «Tout le monde a trouvé que c'était une solution satisfaisante», ajoute-t-elle. Nommée présidente, la juriste s’assure à la sécurisation de l’élection. 260.000 adhérents départageront Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, et Hervé Mariton par un vote électronique, confié à un prestataire extérieur. «Systèmes d’alerte», et «vérifications» sont prévus pour éviter toutes irrégularités.

«Echanges un peu vifs»

«Nous avons pris toutes les garanties pour que le scrutin se passe dans les meilleures conditions de transparence et d'équité entre les candidats», résume, confiant, Luc Chatel. Pourtant, des tensions émergent lors des réunions hebdomadaires organisées par l’instance entre les représentants des trois candidats. «On a eu des échanges un peu vifs sur certains sujets», reconnaît un proche d’Hervé Mariton. Lorsque son camp demande un détail des résultats par fédération, la Haute autorité refuse. «Les résultats par département vont dans le sens de la transparence, et c'est tout ce qu'on demande pour cette campagne», s’agace l’équipe de Bruno Le Maire au Lab d’Europe 1.

Aucune procuration n’étant admise, les électeurs sans ordinateur pourront voter électroniquement dans les 312 permanences. Face aux soupçons de fraude, Anne Levade prend des précautions de sécurité. Chaque candidat pourra envoyer des assesseurs surveiller les bureaux de vote. 250 sont prévus dans l’équipe d'Hervé Mariton. «Dans certaines fédérations, on préfère avoir quelqu’un de chez nous. On fera plus attention dans les Alpes maritimes qu’en Corrèze ou dans la Drôme», prévient-on dans son entourage.

A chaque tension, Anne Leval désamorce. «Notre seul intérêt est que l’élection se passe bien», ajoute-t-elle. Si tel n’était pas le cas, la juriste a prévu une porte de sortie: l’annulation pure et simple du scrutin.