PRIMAIREUMP: Les candidats à la primaire ouverte avertissent Nicolas Sarkozy

UMP: Les candidats à la primaire ouverte avertissent Nicolas Sarkozy

PRIMAIREElu très probablement président de l’UMP, Nicolas Sarkozy devra respecter le principe de primaire ouverte pour la présidentielle de 2017, menacent ses rivaux...
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

«J'ai indiqué que je serai candidat aux primaires de l'opposition si ce sont des primaires honnêtes», a avertit François Fillon ce jeudi matin. «Si ces primaires n'avaient pas lieu, je serai candidat au premier tour de l'élection présidentielle, comme ça les choses sont simples, et tout le monde est prévenu», a-t-il menacé sur France Info.

L’avertissement de François Fillon répond à un soupçon partagé par les prétendants à la présidentielle et leurs équipes: Nicolas Sarkozy, une fois devenu président de l’UMP, reviendrait sur le principe d’une élection ouverte aux sympathisants de la droite et du centre désignant le candidat à la présidentielle de 2017. Ou cadenasserait cette élection en ne faisant voter que les seuls adhérents UMP, majoritairement sarkozystes, afin de s’assurer une victoire.

«Procès d'intention» de Fillon

«Elu fin novembre président de l’UMP avec 60% des voix, Nicolas Sarkozy fera ensuite tout pour éviter cette primaire, comme il l’avait promis», confie un député UMP filloniste à 20 Minutes. Selon cet élu, Nicolas Sarkozy ne se risquerait pas à maintenir une élection d’où il sortirait perdant.

Sébastien Huyghe, député UMP du Nord et soutien de Nicolas Sarkozy, se dit «très surpris» par les propos de François Fillon jeudi. «Nicolas Sarkozy et François Fillon se sont rencontrés début octobre pour entériner ce principe, il n’y a donc pas de problème», rappelle-t-il. «Et à son meeting à Troyes, Nicolas Sarkozy a dit publiquement qu’il respecterait les statuts du parti sur cette élection», ajoute-t-il.

«Attention à l'engagement» pris, assure Juppé

Pour l’élu du Nord, «François Fillon fait un procès d’intention. Il critique déjà cette primaire, dans le cas où le résultat final ne le satisferait pas. Il pourrait alors les contester!». Une éventuelle mise en cause nourrie, selon Sebastien Huyghe, par «la candidature de François Fillon qui ne décolle pas». Pour ce député, l’ancien chef d’Etat ne redoute pas de concourir à la primaire, quand bien même il n’est pas encore officiellement compétiteur. «Mercredi encore, Nicolas Sarkozy nous rappelait que lorsque l’on est candidat pour son camp, on ne craint pas une primaire», assure Sébastien Huyghe.

Une première mise en garde sur le respect d’une primaire ouverte avait été formulée par un autre prétendant, Alain Juppé. Au lendemain de l’annonce de retour de Nicolas Sarkozy, le 19 septembre, le maire de Bordeaux avait assuré qu’il ferait «attention à deux choses: l’esprit de rassemblement droite et centre et l’engagement d’organiser une primaire ouverte».