Jérôme Lavrilleux prend les devant: il annonce ce mercredi qu’il quitte l’UMP alors qu’il était convoqué au siège de l’UMP cet après-midi dans le cadre de la procédure le visant. S’il ne prend pas la peine de se rendre rue de Vaugirard (Paris 15e), l’eurodéputé dénonce dans une lettre adressée à Luc Chatel, le secrétaire général de l’UMP, la «mascarade de procédure tronquée» et se met lui-même en congé du parti.

Le député européen et ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé à l’UMP avait fait des révélations fracassantes dans le cadre de l’affaire Bygmalion, dédouanant toutefois Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy. Beaucoup de cadres de l’UMP avaient réclamé son exclusion vu qu’il a admis en mai dernier avoir avalisé les dérapages des comptes de la campagne présidentielle de 2012.

«Un peloton d'exécution qui est déjà réuni»

Mais Jérôme Lavrilleux a toujours refusé de démissionner, tout comme il a refusé de quitter son siège de député européen. Après l’instauration du triumvirat Fillon-Juppé-Raffarin, une procédure a toutefois été lancée. Fin septembre, il avait d’abord été suspendu. Et le 21 octobre prochain, son sort devait être officiellement scellé et selon toute vraisemblance, aboutir à une exclusion.

«J'ai vraiment l'impression que tout est écrit d'avance. (…) J'ai l'impression d'avoir à affronter une sorte de justice d'exception, avec un peloton d'exécution qui est déjà réuni», écrit notamment le conseiller général de l’Aisne. «J'ai pris la décision devant cette mascarade de procédure tronquée de me mettre en congé de l'UMP et je ne renouvellerai pas cette année ma cotisation à ce qui a été ma famille politique pendant très longtemps», ajoute-t-il dans ce courrier rendu public par RTL.

Pendant un temps, certains cadres craignaient que Jérôme Lavrilleux échappe à une procédure d’expulsion soit en menaçant de «parler», en jouant la montre et en comptant sur l’élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP. En effet, l’ex-Président a annoncé que s'il était élu, il allait saborder l’UMP pour créer dans les trois mois un nouveau parti. Mais le triumvirat, François Fillon et Alain Juppé en tête, a veillé à ce que cette procédure soit menée à bien. D’ailleurs, Jérôme Lavrilleux ne manque pas de les égratigner dans son courrier à Luc Chatel: «A un moment ou un autre, il faut arrêter de se ridiculiser: ceux qui ont engagé cette procédure le font pour des mauvaises raisons, des petites raisons de mesquineries personnelles pour régler des comptes par personnes interposées. Je pense clairement à François Fillon et sans doute à Alain Juppé.»

Une grenade dégoupillée?

Toutefois, Jérôme Lavrilleux pourra probablement voter pour l'élection du futur président de l'UMP car tous les adhérents à jour de cotisation au 30 juin dernier peuvent participer au scrutin. Et il a déjà dit que sa voix irait à Nicolas Sarkozy.

, avertit Jérôme Lavrilleux. Et de poursuivre sur le même ton : « si on m’exclut de l’UMP, ça se réglera devant les tribunaux. J’ai déjà pris plusieurs avocats. »

La lettre de Jérôme Lavrilleux à Luc Chatel.pdf by RTLfr