Présidence du Sénat: L’ancien «bébé Blédine» Gérard Larcher retrouve son «plateau»
POLITIQUE•En gagnant une primaire UMP ce mardi, le sénateur Gérard Larcher va retrouver mercredi la présidence du Sénat...A.-L.B. avec AFP
Une victoire claire et nette. Le sénateur UMP des Yvelines et ex-ministre du Travail Gérard Larcher va retrouver le «plateau», appellation familière de la présidence du Sénat. A 65 ans, il a gagné ce mardi une primaire UMP qui lui ouvre la présidence du Sénat. L’homme, bon vivant, connaît parfaitement les arcanes de la Haute Assemblée.
Cet homme de réseaux tissait sa toile depuis février, rencontrant quotidiennement des élus. Parallèlement, il a veillé à chaque investiture de son parti aux sénatoriales, sans négliger le moindre accord local avec ses alliés centristes.
Ancien proche de Pasqua
Vétérinaire spécialisé dans les chevaux, un métier qu'il exercera quatorze ans, il débute sa carrière à Rambouillet (Yvelines), son fief politique. De 1974 à 1979, il est vétérinaire de l'équipe de France de sports équestres, victorieuse aux Jeux olympiques de Montréal en 1976.
Plus anecdotique, «il fut couronné "bébé Blédine" avant de savoir marcher», indique une biographie de ce Normand né le 14 septembre 1949 à Flers (Orne). «J'avais déjà bon appétit», plaisante-t-il.
Gérard Larcher s'engage chez les jeunes gaullistes en 1966 au lycée «par admiration pour le général De Gaulle» et «par influence familiale». Il rejoint en 1976 le RPR, où il gravit tous les échelons: il intègre le bureau politique (1995-1998), puis le comité politique de ce parti, où il est longtemps proche de Charles Pasqua.
Réputation d'écoute
A Rambouillet, il succède en 1983 à la mairie à Jacqueline Thome-Patenôtre. Il a renoncé à ce mandat en mars dernier. Beaucoup évoquent une appartenance de cet homme de réseaux à la franc-maçonnerie, ce qu'il nie. Baptisé catholique, il se convertit au protestantisme par amour pour sa seconde épouse.
En 1986, à 36 ans, il remporte le siège des Yvelines. Réélu en 1995, il est vice-président du Sénat de 1997 à 2001, puis président de la commission des affaires économiques (2001-2004). Ministre du Travail dans le gouvernement Raffarin III (2004-2005) puis Villepin (2005-2007), il acquiert alors la réputation de savoir écouter. Des qualités qui lui attirent le respect des partenaires sociaux. En 1995, au plus fort de l'affrontement Balladur-Chirac, il préside, dans sa permanence de Rambouillet, le comité de soutien à Edouard Balladur tandis que son épouse, dans les mêmes locaux, préside celui de Jacques Chirac...
Après sa parenthèse ministérielle, il revient au palais du Luxembourg en 2007. En 2008, Gérard Larcher s'oppose à Jean-Pierre Raffarin pour le «plateau». Il le bat, là aussi, dès le premier tour de la primaire.