SOMMETValls en visite chez Merkel pour une difficile mission de conviction

Valls en visite chez Merkel pour une difficile mission de conviction

SOMMETLe Premier ministre se déplace en Allemagne «pour changer les choses en Europe»...
Romain Scotto

Romain Scotto

Le Premier ministre socialiste français Manuel Valls rencontre Angela Merkel ce lundi à Berlin, pour la convaincre de sa détermination à poursuivre les réformes, malgré un sérieux dérapage budgétaire, et tenter d'obtenir de la chancelière conservatrice des accommodements avec la rigueur en Europe. Arrivé à Berlin dimanche soir, Manuel Valls effectue jusqu'à mardi sa première visite officielle en Allemagne.

Mi-avril, juste après sa nomination, Manuel Valls avait fait le voyage de Berlin, mais c'était pour honorer un engagement de son prédécesseur Jean-Marc Ayrault à l'égard du Parti social-démocrate (SPD). Sans rencontre donc avec Merkel, de toute façon alors en vacances. Cette fois, Manuel Valls est reçu par son homologue conservatrice pour un tête-à-tête peu après midi, puis un déjeuner de travail suivi d'une conférence de presse commune à la chancellerie.

Changer les choses en Europe

Le chef du gouvernement français, dont le voyage en Allemagne apparaît comme le plus important à l'étranger depuis sa prise de fonction, a répété samedi qu'il effectuait ce déplacement « parce qu'il faut changer les choses en Europe ». « Il faut une réorientation parce que la zone euro décroche en terme de croissance et d'inflation », a-t-il plaidé.

M. Valls arrive en position de faiblesse: après une rentrée de crise politique qui a affaibli l'exécutif, la France vient une nouvelle fois de repousser - à 2017 - son retour sous la barre européenne des 3% de déficit public. Sérieux budgétaire, mais pas d'austérité, plaide-t-on à Paris, pour affronter les « circonstances exceptionnelles » de l'atonie économique dans la zone euro.

Politique économique

« L'Allemagne est une grande nation que nous respectons » mais « notre message doit être entendu. L'Allemagne doit assumer ses responsabilités », avait lancé le Premier ministre lors de sa seconde déclaration de politique générale. Depuis l'élection du président François Hollande en 2012, les multiples appels français aux responsables de la première économie européenne pour qu'ils relâchent les cordons de la politique budgétaire sont restés vains, malgré le renfort du nouveau chef de gouvernement italien Matteo Renzi. « Aucune raison pour de quelconques corrections dans la politique économique », rétorquait Berlin début août quand M. Hollande lui réclamait plus d'investissements pour « un soutien plus ferme à la croissance ».