Yann Galut: «Ce n'est pas sur cette ligne sociale-libérale que François Hollande a été élu»
INTERVIEW•Le député PS des Hauts-de-Seine explique à «20 Minutes» pourquoi le virage pris par le gouvernement ne lui plait pas...Propos recueillis par Maud Pierron
A La Rochelle (Charente-Maritime)
Yann Galut, fondateur du mouvement Cohérence socialiste, n’a pas apprécié le dernier remaniement gouvernemental. Lui qui n’a jamais soutenu la démarche des frondeurs, bien qu’il partage certains constats, envisage désormais de suivre leur chemin. Il explique pourquoi à 20 Minutes.
Vous n’avez pas signé la tribune de soutien au gouvernement, pourquoi?
Je ne signe pas de chèque en blanc. Je veux une explication de la part du Premier ministre, qu’il nous explique dans quelle direction il va, comment il veut y aller. Là, on voit qu’un virage social-libéral est franchement pris et cela me pose problème. Ce n’est pas sur cette ligne que j’ai soutenu François Hollande à la primaire en 2011, qu’il s’est fait élire en 2012 et que j’ai été mandaté par le PS et élu aux législatives. Il y a des débats entre nous qui doivent être tranchés.
Est-ce à dire que vous vous rapprochez de la démarche des frondeurs?
Avec les frondeurs on peut se retrouver sur des analyses, des constats, mais pas sur les solutions. Par exemple, je ne demande pas l’arrêt du pacte de responsabilités, j’insiste sur la conditionnalité des aides aux entreprises. Je remets en cause le déséquilibre entre les ménages et les entreprises. Mais c’est vrai: avant je n’envisageais pas de voter contre un texte du gouvernement, aujourd’hui, j’attends l’explication de Manuel Valls, ensuite, je prendrai ma décision.
Mais a priori ils ont déjà tranché au gouvernement, qui a réaffirmé son cap fortement en début de semaine…
Mais pas au sein du PS, là où ça doit avoir lieu! C’est pour ça que j’appelle à un congrès rapide. Je ne suis pas sûre que cette orientation soit majoritaire au PS. En tout cas, elle ne l’est pas au sein de la gauche. Ce virage social-libéral n’est pas dans les gènes du PS. Il faut une franche explication car à terme, si nous n’arrivons pas à dialoguer, ce serait dangereux pour le PS.