ANALYSERemaniement: Réclamée à droite, la dissolution semble inenvisageable pour Hollande

Remaniement: Réclamée à droite, la dissolution semble inenvisageable pour Hollande

ANALYSEAu lendemain de l’annonce de la constitution d’un nouveau gouvernement, l’hypothèse d’une dissolution de l’Assemblée est soulevée. Une procédure pourtant très risquée pour François Hollande…
Floriane Dumazert

Floriane Dumazert

La démission du gouvernement, dernier recours avant la dissolution de l’Assemblée nationale? Tout en assurant qu’il n’était «pas question» de faire partie d’une cohabitation, Valérie Pécresse a qualifié, ce mardi sur France Inter, le remaniement de «dernière cartouche désespérée avant une dissolution de plus en plus inévitable». D’autres élus UMP ont choisi Twitter pour réclamer une dissolution.

« Confiance des Français inexistante, majorité politique qui ne cesse de se réduire..Dissolution nécessaire pour rendre la parole aux français! — Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) 25 Août 2014 »

« Après cette décision de cohérence gouvernementale, @fhollande sera contraint de prendre celle de la cohérence parlementaire: la dissolution — Franck Riester (@franckriester) 25 Août 2014 »

Et il n’y a rien d’anodin à ce que cette hypothèse ne soit portée que par l’opposition. Difficile, en effet, de trouver le moindre intérêt pour François Hollande à précipiter ainsi de nouvelles élections.

Les frondeurs pourraient-ils contraindre à la dissolution?

Si personne ne peut contraindre le président de la République à dissoudre l’Assemblée nationale, le climat qui y règne peut l’y inciter. Et en ce moment, «les frondeurs ont le vent en poupe», explique le juriste Dominique Rousseau à Libération. Un groupe de socialistes qui ne cesse de prendre de l’ampleur au risque de menacer la majorité parlementaire. «On ne peut donc pas exclure que le gouvernement soit renversé par une majorité au Parlement. Et que le président doive envisager une dissolution de l’Assemblée», présage alors le juriste.

Mais même si les frondeurs s’opposent au gouvernement, ils n’ont jamais été jusqu’à voter contre un de ses textes. L’un des chefs de file des frondeurs, Christian Paul, a d’ailleurs fait savoir au Journal du Dimanche qu’il «n’envisage(ait) pas encore de dissolution». D’autant qu'elle précipiterait de nouvelles élections. Avec tous les risques qu’elles impliquent pour les élus socialistes.

«Une forme de suicide» pour le président

Et pour le président? Le professeur de droit constitutionnel Bastien François expliquait à 20 Minutes que «personne n’imagine que François Hollande aura une majorité s’il décide d’une dissolution». Le chef de l’Etat ne risquerait pas seulement sa majorité parlementaire. «Ce serait un aveu d’impuissance, une forme de suicide même». Le spécialiste ne semble donc pas trouver d’intérêt à une dissolution. «Autant qu’il démissionne tout de suite.»

Dissoudre, ne pas dissoudre? Le Figaro propose une alternative: «Agiter la menace d’une dissolution». Une façon de «contraindre les députés PS à voter la confiance, même si c’est en maugréant». Mais l’Elysée veut mettre un terme à ces discussions. D’après Le Monde, elle juge l’hypothèse d’une dissolution totalement improbable. François Hollande risquerait de perdre sa majorité et de subir une cohabitation.