Mort de Jean-François Probst, chiraquien de choc et commentateur acerbe
DISPARITION•Entré au service de Chirac il y a à quarante ans, il s'était éloigné de la politique au début des années 2000...20 Minutes avec AFP
Jean-François Probst, ancien proche collaborateur de Jacques Chirac au RPR et à la mairie de Paris, est décédé à 65 ans d'un infarctus à Saint-Jean de Luz, a-t-on appris jeudi auprès de son entourage, confirmant une information du Parisien.
Entré au service de son mentor en 1974 à Matignon comme chargé de mission, il l'a accompagné à la mairie de Paris et au RPR, où il a dirigé le cabinet de Jérôme Monod, premier secrétaire général du parti. Ce spécialiste de l'Afrique, qui a participé à toutes les aventures chiraquiennes, s'était progressivement éloigné de la vie politique au début des années 2000, alors qu'il travaillait aux côtés de Jean Tiberi à Paris.
Chirac, un «caractère amoral et guilleret»
Doté d'un humour féroce, ce fin connaisseur de la droite française jamais avare de vacheries contre ses adversaires, s'amusait à brosser des portraits au vitriol de ses amis. Dans un ouvrage paru en 2002, Chirac et dépendances, il a raconté 25 années au côté de l'ancien patron de la droite, pour lequel il éprouvait une grande admiration mêlée d'une certaine déception de ne pas avoir été davantage considéré.
En Jacques Chirac, Jean-François Probst voyait un gaffeur, un homme «pudique voire secret», dont «le caractère amoral et guilleret fait qu'il n'est pas humiliable». Mais il le jugeait coupable d'avoir laissé tomber Jean Tiberi et trop écouté «ce jobastre» de Dominique de Villepin.
Pour Probst, Jacques Chirac «aura été un peu le Johnny Halliday tel qu'on l'aime de la politique française. On a tous en nous quelque chose de Johnny ou de Chirac».
Une vacherie pour tout le monde
Cruel, il qualifiait son épouse Bernadette Chirac de «mère supérieure de l'Elysée», Marie-France Garaud de «Mata-Hari de la politique», Jérôme Monod de «parpaillot» à «l'humour grinçant et aux propos austères». Il était particulièrement sévère envers «cette demi-sotte de (Michèle) Alliot-Marie» à qui il en voulait de ne pas l'avoir gardé à ses côtés après avoir oeuvré à la faire élire présidente du RPR.
Très hostile à Nicolas Sarkozy, il avait démenti publiquement l'avocat Robert Bourgi, qui avait assuré que la distribution d'argent noir de la Françafrique avait pris fin avec l'arrivée de ce dernier à la présidence.
«Bourgi s'est dépensé sans compter pour Sarkozy auprès de nombreux chefs d'Etats africains lors de la présidentielle de 2007», avait-il accusé, évoquant notamment un «deal» avec le président gabonais Omar Bongo. Il avait appelé à voter pour François Bayrou en 2012.