Des représentants de partis aussi divers que le Front de Gauche, Debout la République et des écologistes manifestaient ensemble ce samedi contre la construction à Paris d'une tour de 180 mètres de haut, un projet soutenu par la municipalité socialiste.

Réunis autour de pancartes proclamant «Dubaï sur Seine, non merci» ou «Paris bientôt défigurée», quelque 70 manifestants s'étaient rassemblés dans le sud-ouest de la capitale, où la tour Triangle, qui pourrait accueillir 5.000 personnes, doit être construite.

«C'est un problème type de la spéculation immobilière sur Paris», affirme Françoise Giboteau, chef de file du Front de Gauche pour les élections municipales dans le 15e arrondissement. «Pratiquement tous les partis sont unis» dans leur opposition au projet, sauf «les gens de la liste (Anne) Hidalgo», candidate socialiste à Paris, ajoute-t-elle.

«Les tours sont une aberration écologique»

«C'est un mauvais projet», affirme Jean-Luc Dumesnil d'Europe-Ecologie-les Verts pour qui «les tours sont une aberration écologique» car elles consomment proportionnellement beaucoup plus d'énergie que d'autres immeubles. Dominique Mahé (Debout la République, souverainiste), installée sous la bannière de son parti à quelques mètres des sympathisants du Front de Gauche, trouve normal que ces partis fassent front commun contre le projet. «Sur ce projet il y a effectivement des points de convergence», dit-t-elle. «Chacun s'exprime, selon la sensibilité qu'il a, du devenir de la capitale».

Après avoir limité les hauteurs d'immeubles à 37 m suite à l'édification controversée de la Tour Montparnasse (210 mètres) il y a 40 ans, Paris a autorisé en 2010 des immeubles d'habitation de 50 m et des tours de bureaux de 180 m dans des quartiers situés à la périphérie.

L'été dernier, la municipalité a donné son aval au projet de la tour Triangle qui doit être construite sur un terrain de l'ancien Parc des expositions.