Paris: Le coup de fil embarrassant du directeur de la PJ à Brice Hortefeux
POLITIQUE•Il aurait prévenu l'ex-ministre d'une audition...M. Go. avec AFP
Un coup de téléphone qui met mal à l’aise. Le directeur de la PJ parisienne a fait l'objet d'une mise en garde du parquet général à propos d'un appel à Brice Hortefeux, révélé par Le Monde qui a eu accès à des documents. Dans cette conversation, les deux hommes évoquent une audition comme témoin de l'ex-ministre de l'Intérieur et le policier prévenait notamment l’homme politique du nom du juge qui allait l’entendre. Les faits ne sont pas constitutifs d’une infraction pénale, selon des sources proches du patron de la PJ et cirtées par l’AFP.
Une simple mise en garde
Ce comportement qui révèle une grande proximité entre les deux hommes a quand même étonné les plus hautes instances. Au terme d'un entretien au parquet général de Paris, Christian Flaesch «a fait l'objet d'une mise en garde et son attention a été attirée sur la nécessité d'éviter à l'avenir un type de comportement susceptible de donner lieu à des interprétations et des interrogations», a-t-on indiqué lundi au parquet général.
Le patron de la PJ s’est expliqué
Pendant cet entretien, le patron de la police judiciaire parisienne «a fait part de ses observations sur les circonstances qui l'ont amené à prendre contact avec Brice Hortefeux qui devait être à nouveau entendu en qualité de témoin dans le cadre d'une procédure judiciaire».
Evoquant un «scandale» qui ébranlerait «la police judiciaire parisienne», Le Monde explique dans son édition de mardi que son directeur «a pris son téléphone (portable) pour avertir». Hortefeux d’une audition dans le cadre d'une procédure consécutive à une plainte de l'ancien président Nicolas Sarkozy pour faux et usage de faux visant le site Mediapart.
Sur écoute dans le cadre d’une autre enquête
Hortefeux était alors sur écoute dans le cadre d'une enquête judiciaire distincte sur le financement de la campagne électorale de Sarkozy en 2007. Cela a amené les enquêteurs à entendre cette conversation entre le policier et l’ancien ministre. Un coup de fil que des proches de Flaesch décrivent comme traditionnel dans ce genre d’enquête politique. «Il le fait pour les responsables politiques de droite et de gauche», expliquent à l’AFP ces sources citant Claude Guéant ou l'ancien ministre socialiste Jack Lang qui devaient être auditionnés dans des enquêtes, a-t-on poursuivi. «C'est la tradition», expliquent ces sources, «quand cela ne gêne pas les investigations».