RAPPORTLa Cour des comptes salue la gestion de l’Elysée

La Cour des comptes salue la gestion de l’Elysée

RAPPORTIl y a du mieux dans la gestion du budget de l’Elysée mais on peut encore faire beaucoup mieux, note la Cour des comptes...
Maud Pierron

Maud Pierron

Il y a un domaine où la gestion de François Hollande est saluée: celle des dépenses de l’Elysée. Dans un rapport de la Cour des comptes publié ce lundi, «la Cour constate que la recherche d’économies a été poursuivie avec une amplification au cours du second semestre [15 mai 2012-31 décembre 2012] en raison des mesures prises qui ont permis de dégager un solde positif de 5,4 millions d’euros» sur l’année. Et ce solde positif a été basculé sur le budget de l’Etat, ce qui a conduit à ramener la «dotation budgétaire de la présidence de 108,9 millions d’euros à 102,9 millions d’euros». 20 Minutes fait le point sur les différents postes de dépenses qui ont amené une meilleure utilisation de l’argent de l’Etat

Les dépenses de communication

-Les sondages et études: On sait que la cour avait critiqué l’usage de la commande de sondages par Nicolas Sarkozy. Entre le 1er janvier 2012 et le 15 mai 2012, il y a eu pour 77.381 euros de dépense de sondage. Après le 15 mai 2012 et jusqu’au 31 décembre 2012, il n’y a eu «aucune dépense». De la même manière, il n’y a pas non plus de «dépenses d’études» dans les comptes de l’Elysée après le 15 mai 2012, contre 103.131 euros dans les six mois précédents.

-La cellule Internet: Pour les six premiers mois de l’année, 373.809 euros ont été dépensés, soit 67,8% des dépenses de l’année. Sur ses six mois à l’Elysée, François Hollande a dépensé 180.000 euros. La Cour des comptes note que le site Internet dédié à la Première dame et pris en charge par l’Elysée a disparu. Même s’il reste une page dédiée à Valérie Trierweiler. En 2011, ce site avait coûté 330.000 euros contre 8.000 euros au total pour l(‘année 2012.

-Le service audiovisuel et photographique: La cour note qu’il y a eu 20% de baisse entre 2011 et 2012 (de 526.183 euros à 421.729 euros) mais qu’il y a eu, en la matière «une surconsommation sur la période du 1er janvier au 15 mai». Et «l’essentiel de la baisse de la dépense provient de la gestion sur le second trimestre».

Les déplacements

Les principes: La Cour note là aussi une sensible amélioration du poste de dépense «déplacement, mission et réceptions», passant de 13,3 millions d’euros en 2010, à 12,6 millions en 2011 à 9,9 millions d’euros en 2012. Et les nouvelles pratiques mises en place par Hollande semblent porter leurs fruits. Par exemple, explique la Cour, l’Airbus A330-200 n’est plus utilisé que pour les longues distances et le train est privilégié pour les courtes distances, même si c’est de moins en moins vrai. L’utilisation de l’avion supplémentaire qui accompagnait auparavant chaque voyage du chef de l’Etat, a été «fortement réduite». Il n’a été utilisé que 9 fois sur 36 voyages longue distance.

A l’étranger: La Cour des comptes rappelle également qu’un voyage en train à Bruxelles revient beaucoup moins cher qu’un déplacement en train, avec le recours d’un avion: 35.820 euros contre un 57.371 euros. Hollande a utilisé au total le train quatre fois pour aller à l’étranger. Au total, les dépensent s’élèvent à 8,6 millions d’euros.

En France: L e chef de l’Etat a utilisé 14 fois l’avion, 21 fois la voiture et une fois le TGV, ce qui fait dire que «l’utilisation du TGV, largement médiatisée, est donc restée marginale pour les déplacements sur le territoire». Au total, les frais engagés représentent 750.000 euros.

Les dépenses de personnel

Là encore, un bon point pour François Hollande. Malgré la progression des charges patronales depuis 2008, ce poste de dépense avait progressé. En 2012, il diminue, pour s’établir à 69,4 millions d’euros contre 70,3 millions en 2011. Une baisse qui s’explique par une diminution des agents (858 en 2012 contre 882 en 2011), notamment par la suppression de 13 personnes affectées au cabinet du chef de l’Etat ainsi que sur les agents de sécurité. Toutefois note la Cour, en cinq ans, les effectifs de la présidence ont été réduits de 18,3%. Autre facteur de la baisse globale des dépenses de personnel: la décision de réduire de 30% son traitement et en plafonnant à 13.000 euros par mois le salaire des collaborateurs de l’Elysée. Attention toutefois aux heures supplémentaires qui coûtent encore 1,8 million d’euros en 2012 (1,94 million en 2011), note la cour, qui a relevé depuis de nombreuses années des «anomalies» qui n’ont pas été corrigées en 2012.

Et comme il n’y a pas de petites économies, de gros efforts ont été faits sur l’arbre de Noël de la présidence, dont le coût s’élevait à 310.000 euros en 2011 contre 170.000 euros en 2012. Pareil sur les fleurs: 230.000 euros d’achat en 2011 contre 130.000 euros en 2012. En revanche pour ce qui est de l’achat de journaux, il y a mieux à faire et la cour recommande qu’un appel d’offres soit passé.

Il y a toutefois des points à améliorer, note la Cour des comptes: la restauration au Palais de l’Elysée, la gestion du parc de véhicules, l’entretien et la restauration des immeubles affectés à la présidence. A ce sujet, la Cour recommande que la situation du Pavillon de la Lanterne soit clarifiée. Normalement dévolue au Premier ministre (les charges d’entretien également), le bâtiment avait été annexé par Nicolas Sarkozy, une pratique poursuivie par François Hollande. Une convention avait acté ce transfert en 2008 et deux avenants ont été signés, jusqu’au 31 décembre 2012. Depuis, rien. «Il convient maintenant de régulariser la situation juridique et financière de cette résidence», tance la Cour.