«Mariage pour tous»: Les députés ont failli en venir aux mains
POLITIQUE•Des députés UMP ont mal pris une mimique d'un collaborateur de Christiane Taubira...20 Minutes avec AFP
Des députés UMP excédés par une mimique d'un collaborateur de la ministre de la Justice se sont précipités vers les bancs du gouvernement créant plusieurs minutes de tension physique où les députés ont failli en venir aux mains, une «descente» vertement condamnée par le président de l'Assemblée. Parallèlement, des incidents ont eu lieu non loin de l'Assemblée entre des CRS et des membres de «la manif pour tous» qui se sont soldés par l'interpellation de 70 à 80 personnes.
«Ca fait trente que je siège dans cet hémicycle je n'ai jamais vu cela», a réagi Alain Vidalies, le ministre des Relations avec le Parlement. «Il faudra que le président du groupe donne des explications car la situation ou l'un est venu au contact des ministres est parfaitement inadmissible», a-t-il dit.
Voir ici une partie de l'incident:
«Rien ne justifie une espèce de descente avec une menace physique comme celle à laquelle on a assisté», a lancé Claude Bartolone (PS), le président de l'Assemblée. «Rien ne peut justifier la descente qu'il y a eu pour menacer un membre du cabinet de la garde des Sceaux», a-t-il dit.
«Malheureusement il n'y a pas d'image car les caméras se coupent aux suspensions de séance», a-t-il dit, avant de dire qu'il était pour continuer les débats jusqu'au petit matin car sinon ce serait «une prime» à ce genre d'incident.
Christian Jacob plaide «la fatigue»
«Si nous qui votons la loi, donnons l'impression de faire la justice nous même (...), il y a quelque chose qui ne fonctionne pas», a-t-il dit. «Nous ne sommes pas dans un cour d'école», a-t-il encore ajouté. Le député Bernard Roman (PS) a affirmé que «quelques coups de poing sont partis».
En plein milieu d'une intervention de Marc Le Fur (UMP) qui revenait de la manifestation et racontait la blessure d'une manifestante, des députés UMP se sont précipités en bas de l'hémicycle en criant «dehors», «dehors».
Le moment de confusion a duré pendant plusieurs minutes sans qu'il soit possible de comprendre ce qui a déclenché la colère des députés UMP. Le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies était au milieu dans une tension physique très inhabituelle et les députés ont failli en venir aux mains.
Juste après l'incident, Hervé Mariton (UMP) a expliqué qu'«à plusieurs reprises, des collaborateurs se sont mis à rigoler et se foutent de la figure de l'opposition».
Le président des députés UMP, Christian Jacob, a plaidé «la fatigue» et fustigé «l'attitude pas acceptable de la part de collaborateurs». «Les nerfs lâchent, ils cherchent toutes les occasions inimaginables pour tendre l'atmosphère (...). Ils ont pris prétexte d'un soupir d'un collaborateur, qui sans doute comme nous était un peu fatigué, pour créer un incident dans un climat qui rappelait plus le Parlement russe», a raconté pour sa part Jean-Jacques Urvoas (PS).
«Si vous en êtes à foncer en masse contre des fonctionnaires», a lancé la garde des Sceaux, Christiane Taubira, en prenant le soin de préciser que le collaborateur n'était pas un membre du cabinet mais un fonctionnaire. «Vous n'êtes jamais responsable de rien», a-t-elle ajouté.
A l'issue d'un vote, l'Assemblée a décidé de prolonger les débats après cet incident «très limite» selon une source parlementaire, sous les protestations de l'UMP. Ils ont demandé en vain que les débats stoppent et reprennent mardi matin.