«Mariage pour tous»: Echauffourées près de l'Assemblée
HOMOSEXUALITE•Onze personnes ont été interpellées, les derniers manifestants ont été dispersés vers 00h30...20 Minutes avec AFP
Des échauffourées se sont déroulées mercredi soir à Paris en marge d'une manifestation d'opposants au mariage homosexuel près de l'Assemblée nationale, où se poursuivait l'examen en seconde lecture du projet de loi, ont constaté des journalistes de l'AFP, avant une dispersion complète vers minuit et demi.
Onze personnes ont été interpellées après ces échauffourées, a-t-on précisé de source policière. Plus tôt dans la soirée, 24 autres personnes qui tentaient de mener une contre-manifestation aux cris de «pas de fachos dans nos quartiers» avec une banderole «L'homophobie tue», avaient déjà été interpellées, selon la police. Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a condamné dans la nuit ces «violences» survenues «malgré les engagements pris par les organisateurs» mardi lors d'une réunion avec lui.
Fusées, bouteilles et pierres
«Plusieurs interpellations ont eu lieu suite à des dégradations de mobilier urbain et de véhicules sur l'avenue des Champs-Elysées», a précisé le ministre, qui appelle «à rejeter ces groupes liés à l'extrême droite, qui ne doivent bénéficier d'aucune tolérance». Entre 2.400 personnes, selon la police, et 8.000, selon le collectif La manif pour tous, ont défilé pour la deuxième soirée consécutive contre le projet de loi ouvrant le mariage aux homosexuels.
Alors que la manifestation était autorisée jusqu'à 22h, quelques centaines de personnes ont persisté à vouloir rester sur les lieux. Certains d'entre eux ont tenté d'en découdre avec les forces de l'ordre et de forcer les barrages installés devant la rue menant à l'Assemblée. Des manifestants ont lancé des fusées, des bouteilles et des pierres sur les CRS, et ont brisé les vitres d'une voiture, a constaté l'AFP. Les forces de l'ordre ont fait usage de quelques gaz lacrymogènes, selon la même source.
«Mariton président»
Des journalistes ont été pris à partie par des militants d'extrême-droite, qui ont cassé une caméra et molesté certains d'entre eux. Le député UMP Hervé Mariton, venu soutenir les manifestants, a été accueilli aux cris de «Mariton président». D'autres réclamaient la démission du président Hollande.
En fin de soirée, seule une centaine de personnes assises en rangs serrés sur la pelouse écoutaient encore un manifestant lire des textes philosophiques, sous des banderoles prônant la paix et à la lueur de bougies. Les CRS et gendarmes mobiles ont dispersé la foule peu après minuit trente. Les militants encore présents ont quitté les Invalides en chantant «L'Espérance», dans le calme, a constaté l'AFP. Ils étaient escortés en groupe vers le métro Invalides.