Syrie: "la fin se rapproche pour Bachar al-Assad", juge Laurent Fabius

Syrie: "la fin se rapproche pour Bachar al-Assad", juge Laurent Fabius

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a jugé dimanche que "la fin se rapprochait" pour le régime du président syrien Bachar al-Assad, en condamnant l'attaque sur le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk.
© 2012 AFP

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Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a jugé dimanche que "la fin se rapprochait" pour le régime du président syrien Bachar al-Assad, en condamnant l'attaque sur le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk.

"Je pense que la fin se rapproche pour M. Bachar al-Assad, vous avez vu, même si c'est controversé, que même les Russes l'envisagent", a déclaré M. Fabius lors de l'émission Internationales RFI-TV5-Le Monde.

Il a également qualifié de "scandaleuse" l'attaque aérienne de l'aviation syrienne dimanche sur le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk dans le sud de Damas, dans lequel au moins huit civils ont été tués. "C'est une attaque scandaleuse", a-t-il dit, accusant le président syrien de vouloir "embraser la situation".

L'aviation syrienne a bombardé pour la première fois lors du conflit le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas, franchissant une nouvelle étape dans sa guerre pour chasser les rebelles de la capitale.

"Il faut éviter tout ce qui pourrait entraîner une déflagration régionale", a insisté M. Fabius.

Évoquant la question des jihadistes combattant en Syrie contre le régime de Damas, il a souligné que "plus la guerre continue, plus il y a des risques d'extrémisme", et mis en garde contre "un phénomène à l'irakienne".

"Le meilleur rempart contre l'extrémisme, c'est la Coalition nationale syrienne", a estimé M. Fabius, se félicitant de la reconnaissance obtenue par l'opposition syrienne lors de la réunion des amis de la Syrie à Marrakech le 12 décembre.

Interrogé sur la décision américaine d'inscrire les jihadistes du Front Al-Nosra sur la liste anti-terroriste, il a indiqué "réfléchir à cela".

"Je suis en train de réfléchir à cela parce que les Américains ont pris cette décision. Par ailleurs, la Coalition nationale syrienne était très hostile à cette position en disant que (les jihadistes d'Al-Nosra) sont des gens qui se battent contre Assad donc c'est très difficile de les désavouer", a-t-il rappelé.

"Il faut faire extrêmement attention. Je suis en train d'étudier tout cela parce que des rapports nous indiquent qu'ils ont un lien avec Al-Qaïda (...) Si Monsieur Bachar tombe, que deviennent ces combattants, que deviennent leurs armes ? Est-ce qu'on va les retrouver au Mali ou ailleurs?", s'est-il interrogé.

Questionné enfin sur une éventuelle intervention internationale en Syrie, M. Fabius a rappelé qu'"il ne peut pas y avoir d'intervention militaire s'il n'y a pas une décision internationale légale".