Décès Niemeyer: nombreux hommages en France "au grand bâtisseur"
"Architecte immense", "homme extraordinaire", "l'un des très ...© 2012 AFP
"Architecte immense", "homme extraordinaire", "l'un des très grands bâtisseurs de notre temps": la disparition d'Oscar Niemeyer, mercredi, à l'âge de 104 ans, a suscité jeudi une vague d'hommages en France, où il a réalisé plusieurs bâtiments dont le siège iconique du PCF.
Le président François Hollande a salué l'architecte "dont l'oeuvre aura traversé le XXe siècle" et "l'homme engagé dont les convictions ont toujours été mises au service de son talent".
"Il a eu la chance de concevoir une ville qui est la fierté du Brésil. Jusqu'au bout, il a construit des bâtiments dans le monde entier", souligne M. Hollande dans un communiqué.
"Il avait avec la France une relation privilégiée, non seulement parce qu'il y construisit plusieurs édifices dont la modernité et l'originalité frappent les visiteurs, mais aussi parce qu'il y résida en exil lorsque la dictature régnait dans son pays.", ajoute le chef de l'Etat.
Pour le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, Oscar Niemeyer, "architecte du rêve devenu réel, a traversé le XXe siècle avec audace, fulgurance et constance".
"Membre du Parti communiste, Oscar Niemeyer n'avait jamais renié ses idéaux, qui l'ont conduit en exil en France, où ses oeuvres témoignent de son engagement", souligne M. Ayrault dans un communiqué. Il rappelle que la France lui doit plusieurs bâtiments, dont le siège du Parti communiste (1967-1981), place du colonel Fabien, à Paris et la Maison de la culture du Havre (1972-1983).
La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a salué "l'un des très grands bâtisseurs de notre temps", dans un communiqué.
"Courbes libres et sensuelles, malléabilité et poésie du béton armé, refus du fonctionnalisme comme du rationalisme: sa signature reconnaissable entre toutes est gravée dans le paysage institutionnel des grandes capitales et particulièrement en France, où il avait choisi de vivre dans les années 1970", rappelle-t-elle.
"Partout dans le monde, il laisse une oeuvre à la fois prestigieuse, grandiose et populaire, qui compte parmi les plus belles expressions artistiques de notre temps", ajoute-t-elle.
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a célébré un "homme extraordinaire" qui a "su allier le geste créatif et son engagement communiste toute sa vie". "Il est resté fidèle à ses idées jusqu'au bout", a souligné le sénateur PCF sur Radio Classique-Public Sénat.
Il a indiqué que le PCF allait lui rendre un hommage particulier au siège. Des journées Portes ouvertes seront organisées pour permettre aux Français et aux Parisiens de venir visiter son oeuvre.
Le député-maire UMP du Havre Edouard Philippe a salué "l'esprit d'ouverture" de l'architecte brésilien qui a construit dans sa ville un théâtre appelé aujourd'hui le Volcan, pour ses formes rondes.
"Il a non seulement réalisé au Havre l'une de ses plus belles oeuvres mais il a aussi accepté qu'elle soit modifiée et que ses fonctionnalités évoluent", a déclaré le maire à l'AFP.
Bertrand Delanoë, maire socialiste de Paris, a évoqué "un architecte immense, un travailleur infatigable, un grand témoin du siècle dernier et un homme passionnément engagé". "Paris conserve l'empreinte de son travail" avec le siège du Parti communiste, classée monument historique du vivant de son auteur, a-t-il souligné.
Outre le siège du Parti communiste et la Maison de la Culture du Havre, Oscar Niemeyer a conçu l'ancien siège de l'Humanité à Saint-Denis, tout de verre et de béton, en 1989 et la Bourse du Travail de Bobigny (1980).
Le directeur de l'Institut Français de l'Architecture (IFA) Francis Rambert souligne que "l'architecte avait une relation très forte avec notre pays où il s'était exilé pendant plusieurs années sous la dictature brésilienne. Il parlait très bien le français et en appréciait notre culture", relève M. Rambert, interrogé par l'AFP.