Polémique sur la place des ministres écologistes: Placé revendique un «coup de pied dans la fourmilière»
POLITIQUE•«Ce n'est ni une menace, ni un coup de semonce»...Avec Sipa
«Je m'interroge beaucoup et c'est un coup de pied dans la fourmilière pour faire en sorte qu'on pèse davantage sur le budget à venir», a précisé ce vendredi midi sur RTL le président du groupe EELV au Sénat Jean-Vincent Placé, interrogé sur la polémique créée par les interrogations qu'il avait exprimées plus tôt sur le bien-fondé de la présence des écologistes au gouvernement.
«Je préviens le gouvernement, et ce n'est ni une menace, ni un coup de semonce, c'est vraiment la volonté de faire réussir ce gouvernement pour qu'il y ait plus d'écologie dans ce pays», a tempéré le sénateur. «Je suis prêt évidemment à ce que ça dure cinq ans mais c'est comme en amour (...), il faut qu'il y ait des preuves», a-t-il ajouté, soulignant être parmi les écologistes «peut-être le plus favorable à l'accord avec le parti socialiste».
«Je suis inquiet»
«Je n'ai pas l'intention de remettre en cause cette participation au gouvernement matin midi et soir (...) mais les écologistes, nous ce qui nous intéresse, c'est évidemment qu'il y ait de l'écologie dans les propositions politiques qui sont mises en œuvre par le gouvernement».
Or, «il n'y en a pas assez», a jugé Jean-Vincent Placé, qui a notamment fustigé les 20 milliards d'euros de crédit d'impôt accordés cette semaine par le gouvernement aux entreprises «sans conditionnalité d'innovation, de recherche d'emploi et d'écologie», ainsi que l'augmentation des taux de TVA intermédiaire qui vont «pénaliser les transports collectifs». «C'est un coup de gueule que je poussais parce que je suis inquiet», a-t-il insisté.
Le sénateur a par ailleurs souligné que même le président de la République s'interroge sur la présence des écologistes au gouvernement. Dans un entretien à paraître samedi dans l'hebdomadaire Marianne, François Hollande juge en effet «possible» un départ des Verts du gouvernement mais «ne le souhaite pas». «Je pense que quelque part il mesure (...) qu'il n'y a pas beaucoup de signaux écologistes dans ce gouvernement», a analysé Jean-Vincent Placé.