Un vent glacial soufflait ce vendredi parmi les ronces et les roseaux du Carnet (Loire-Atlantique), en bords de Loire. C’est ce même vent qui va faire tourner dans un mois la première «éolienne en mer» française, et alimenter en électricité quelque 8.000 habitants de la région de Saint-Nazaire.

L’Haliade 150, dotée des plus longues pales et de la plus puissante turbine au monde, y est installée par Alstom. Elle va servir de tests à l’équipementier français, qui s’est associé à EDF Energies nouvelles pour remporter l’appel d’offres lancé en juillet par le gouvernement français. Alstom prévoit de construire quatre usines, à Saint-Nazaire et Cherbourg, et de créer au total 7.500 emplois.

Seulement voilà: l’investissement, évalué à plus de 100 millions d’euros, est conditionné à l’obtention d’au moins trois des cinq premiers champs éoliens retenus par l’Etat. «Si on en a moins, cela voudra dire qu’il faudra revoir notre plan», élude devant les journalistes Frédéric Hendrick, vice-président en charge des éoliennes off-shore chez Alstom Wind, la filiale du groupe.

«Dix éoliennes tuent moins d’oiseaux qu’un chat»

En attendant, toutes les dispositions ont été prises pour que ces éoliennes off-shore ne fassent pas de vagues. Un «compromis» a été trouvé avec la Ligue de protection des oiseaux (LPO) pour le prototype du Carnet. «Selon les études qu’on a faites, dix éoliennes tuent moins d’oiseaux qu’un chat», assure à ce sujet Frédéric Hendrick.

Même topo avec les pêcheurs. «Des conventions prêtes à l’emploi ont été signées, au cas de victoire à l’appel d’offres», explique Yvon André, directeur général délégué d’EDF Energies Nouvelles. Son consortium a ainsi renoncé à candidater sur le site du Tréport, où des pêcheurs sont très opposés aux éoliennes en mer. «On a aussi sacrifié 50 mégawatts sur le champ d’éoliennes de Courseulles, une zone où la coquille Saint-Jacques prospère», fait-il remarquer.