Paris anticipe le réchauffement climatique
CLIMAT•Une exposition propose une vision de 20 quartiers de la capitale, lorsque les températures auront grimpé de 2°C…Mickaël Bosredon
Quel visage Paris pourrait-il prendre en 2100, avec 2°C de plus? C’est ce que le collectif d’architectes «Et alors…» a imaginé au travers de vingt cartes postales géantes, exposées depuis ce week-end dans le Parc de Bercy (12e).
Un réchauffement de deux degrés c’est le scénario établi par le Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat). «On pourrait penser que c’est très loin, qu’on n’est pas concerné, mais il suffit de regarder ce qu’il s’est passé cet été dans le monde, comme en Russie, pour constater que c’est bien réel», explique Denis Baupin, adjoint au maire de Paris chargé de l’Environnement. «Il nous faut donc anticiper sur comment rendre la ville moins vulnérable».
Des potagers « partagés » rue La Boétie
Cécile Leroux et Yannick Gourvil, membres de «Et alors…», ont planché sur la façon dont Paris pourrait s’être adapté d’ici à un siècle. Ce qui donne un résultat surprenant, parfois très rêveur, parfois réaliste. L’idée d’une centrale hydrauthermique dans le 19e pour chauffer et refroidir tout un quartier, c’est par exemple ce que projette de faire la CPCU (Compagnie parisienne de chauffage urbain) sur le quartier Paris Nord-Est. En revanche, des potagers « partagés » au pied des immeubles rue La Boétie (8e), cela ressemble plus à un clin d’œil.
C’est sur les transports urbains que la réflexion de «Et alors…» semble la plus poussée. Il part du principe qu’en 2100 Paris aura été entièrement vidé de ses voitures, et a donc planché sur une nouvelle affectation des voies urbaines, du périphérique, des parkings…
Le vélo y a évidemment la part belle. Les architectes imaginent même des voies rapides sur les toits de Paris, au milieu de toitures végétalisées et de jardins, où l’on peut rouler tranquillement, et relier, par exemple, la porte d’Orléans à la porte de Clichy en 25 minutes. A ranger dans la catégorie rêve, ou réalité ?