PLANETEGardien de pandas, un métier d'avenir

Gardien de pandas, un métier d'avenir

PLANETELe centre d'élevage de Chengdu recrute...
Audrey Chauvet avec AFP

Audrey Chauvet avec AFP

Sortez les CV: ce mardi, le centre d’élevage de pandas de Chengdu, dans la province chinoise du Sichuan, lance un concours mondial pour recruter six nouveaux gardiens. Au cours des six prochaines semaines, les candidats pourront expliquer leurs motivations sur le site Web www.pandahome.com. Des experts sélectionneront douze finalistes, puis six parmi eux.

Les jeunes recrues «apprendront à quel point ces animaux sont uniques, aideront les chercheurs et les scientifiques et aideront à sensibiliser encore plus en tenant des blogs sur leur expérience destinés à des millions de personnes dans le monde», affirment les responsables du centre de Chengdu. Ils auront également la possibilité d'assister à la naissance de pandas et de faire du trekking dans les montagnes proches de Chengdu pour étudier la vie des pandas en liberté.

Panda recherche coach sportif

Les 40 employés de la base des pandas géants ont besoin de renfort: s’occuper des 84 pandas du centre est un travail difficile. Profil recherché: des vétérinaires, mais surtout des personnes prêtes à passer des journées entières, voire des nuits, auprès des pandas. La journée commence très tôt, avec le réveil des animaux: pousses de bambou pour le petit-déjeuner puis séance de gymnastique.

Les pandas ont besoin d’exercice physique: animal fainéant au point de ne pas avoir le courage de se reproduire, il faut les obliger à se lever et à se dresser sur leurs pattes, sans quoi ils passent volontiers la journée affalés à mâchouiller du bambou. Les gardiens s’arment donc d’une perche, à laquelle est fixée une pomme, et de beaucoup de patience.

Films pornos et «sexercices»

Le travail est encore plus rude en période de reproduction: au printemps et en été, il leur faut déployer beaucoup d’efforts pour stimuler la faible libido des pandas géants. Tout est mis en œuvre pour éviter l’extinction de cette espèce victime de sa paresse: diffusion de films «pornos» montrant des pandas en train de s’accoupler, ménage à trois pour attiser la curiosité des plus jeunes, «sexercices» pour améliorer les performances des mâles...

Pour les gardiens, cela signifie des journées bien chargées: «On ne se repose presque pas durant ces périodes importantes. Nos gardiens ne font que s'occuper des pandas», dit Huang Xiangming, un des responsables de la gestion des animaux à la base de Chengdu. «Ils déploient tellement d'efforts, certains repoussent même leur propre mariage», ajoute-t-il. Pour le maigre salaire de 1.000 yuans par mois (117 euros), les gardiens se dévouent aux pandas jour et nuit: deux fois par semaine, ils doivent rester dormir près des enclos pour s’assurer que les pandas passent de bonnes nuits.

Une relation «géniale» avec les pandas

Mais le jeu en vaut la chandelle: en 2008, quatre bébés pandas ont vu le jour à Chengdu. Et les gardiens développent une relation avec les animaux qui vaut bien quelques sacrifices: «Le meilleur moment c'est quand vous marchez dans l'espace situé entre les enclos. Lorsqu'il te voit, le panda accourt. Et quand tu cours, il court aussi, c'est comme s'il étudiait la manière dont tu te comportes. C'est génial», témoigne Yang Gangkun, un des gardiens du centre.

Avec seulement 1.600 spécimens existant à l’état sauvage, le panda est devenu le symbole des espèces menacées. D’où l’importance de favoriser la reproduction, de manière naturelle ou par insémination artificielle, des quelque 300 animaux qui vivent en captivité dans le monde, dans la perspective d’en réintroduire quelques-uns dans leur milieu naturel: «Nous avons passé les 50 dernières années à sauver le panda géant. Nous allons passer les 50 prochaines à les aider à se réadapter à la vie sauvage», explique Zhang Zhihe, directeur général du centre de Chengdu.