MILITANTISMEVIDEO. Extinction Rebellion occupe un centre commercial à Paris

VIDEO. Climat: Extinction Rebellion occupe le centre commercial Italie 2 à Paris

MILITANTISMELes manifestants ont expliqué vouloir occuper un « symbole du capitalisme », en prélude à une semaine d’actions internationales de XR
Climat: Extinction Rebellion occupe le centre commercial Italie 2 à Paris
Bérénice Dubuc

B.D. avec AFP

Plusieurs centaines de manifestants, membres notamment du mouvement écologiste Extinction Rebellion (XR), occupent ce samedi dans le calme Italie 2, centre commercial de 130 boutiques et restaurants du sud-est de Paris, empêchant l’entrée des clients.

Ils ont expliqué vouloir occuper un « symbole du capitalisme », en prélude à une semaine d’actions internationales de XR. Les manifestants sont arrivés par petits groupes à 10 heures, peu après l’ouverture, avant de déborder les vigiles qui les ont laissé passer sans s’opposer.

« Je suis avec XR pour dire stop à ce système fou avant qu’il ait tout détruit »

Ils ont ensuite bloqué certains accès et hissé sur la grande verrière à l’entrée une banderole proclamant : « Détruisons les palais du pouvoir. Construisons les maisons du peuple ». D’autres entrées du bâtiment permettaient aux clients d’entrer faire leurs emplettes dans la partie du centre commercial non occupée.

« Travaille, consomme et ferme ta gueule », « A-ha anticapitaliste », pouvait-on entendre notamment parmi les slogans des manifestants, au son des tambours, ou encore : « Et un et deux et trois degrés, c’est un crime contre l’humanité ». « Je suis avec XR pour dire stop à ce système fou avant qu’il ait tout détruit », a déclaré une jeune fille d’une vingtaine d’années, qui se présente comme Lucie et n’a pas voulu dire son âge.

Outre XR, différents collectifs sont également présents, comme Youth for climate, Cerveau non disponible, Radio action, Comité autonomie queer et des « gilets jaunes », selon une représentante de XR qui ne veut pas être identifiée. Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement des gilets jaunes, est notamment présent.

« Environ 1.000 personnes » sur place

« Ce blocage se fait en convergence avec d’autres associations et mouvements, dans ce lieu emblématique de la consommation qui détruit le vivant », a expliqué XR dans un communiqué, revendiquant « environ 1.000 personnes » sur place.

Assis par terre, plongés dans des lectures, jouant aux cartes ou accrochés par des baudriers pour installer une autre banderole sur la grande verrière, les militants étaient toujours là dans l’après-midi et certains avec l’intention d’y passer la nuit.

Affrontement avec les forces de l’ordre

Selon des images diffusées en direct sur les réseaux sociaux, les forces de l’ordre, utilisant notamment des gaz lacrymogènes, ont ensuite tenté d’entrer dans le bâtiment dont certaines entrées étaient barricadées avec des tables ou des chaises.

Certains militants se sont assis en tenant des parapluies ouverts au-dessus de leur tête, comme les manifestants pro-démocratie à Hong Kong. « On a résisté. On a créé une chaîne humaine, on était tous attachés et assis, et non violents, et les forces de l’ordre nous ont gazé », a réagit auprès de l’AFP Benjamin, militant de 20 ans.

L’intervention a ensuite été interrompue, et les gendarmes mobiles sont retournés se poster aux alentours, avant que la grande majorité d’entre eux ne quittent les lieux. A 23 heures, quelques centaines de militants étaient toujours dans le centre commercial ou sur le parvis. Ils ont même installé des toilettes sèches et un urinoir improvisé.

Des opérations prévues dans 60 villes

L’opération, baptisée « Dernière occupation avant la fin du monde », se déroule alors que Extinction Rebellion, mouvement créé il y a à peine un an, organise à partir de lundi des actions dans 60 villes dans le monde qui devraient rassembler des milliers de personnes, et notamment des actions de blocage à Londres, prévues pour durer plus de deux semaines.

A Paris, des opérations seront organisées presque tous les jours jusqu’au 12 octobre sur les thèmes de l’océan, des déchets plastiques, ou encore des migrations forcées liées au changement climatique. Si les détails sont tenus secrets, les militants prévoient d’autres occupations et des blocages de la circulation.