VIDEO. Accord de Paris: Donald Trump unit la planète contre lui
CLIMAT•Jeudi, le président américain a annoncé le retrait des Etats-Unis, déclenchant de vives réactions dans le monde entier...P.B.
En annonçant le retrait américain de l’accord de Paris sur le climat a réussi un double exploit : faire parler les Européens d’une seule voix, et unir dans le même camp le parti socialiste et Les Républicains. Tour d’horizon des réactions.
Les réactions politiques françaises : « Un très grave délit contre l’humanité », selon Royal
L’ancienne ministre de l’Ecologie a dénoncé sur BFMTV un « très grave délit contre l’humanité » de Donald Trump « qui cherche à prendre en otage tous les habitants de la planète ». Alain Juppé, lui, s’est attaqué à « la décision irresponsable du président Trump. Pittsburgh et Paris sont sur la même planète », faisant référence à la préférence nationale exprimée par le président américain. Pour Benoît Hamon, c’est « America Last ». En anglais, Emmanuel Macron a détourné l’autre slogan de Donald Trump, appelant le monde entier à « Make our Planet Great Again ».
Les réactions internationales : Un texte « pas renégociable », selon l’Europe
En Europe, Paris, Berlin et Rome ont signé un communiqué commun pour « regretter » la décision américaine, affirmant que le texte n’était « pas renégociable ». Tard dans la soirée, c’est Theresa May, pourtant proche de Donald Trump, qui a rappelé au président américain que « l’accord de Paris fournit le cadre global approprié pour protéger la prospérité et la sécurité des générations futures, tout en assurant l’accessibilité de l’énergie pour nos citoyens et nos entreprises ». Mais au-delà de la déception exprimée, de nombreux pays, comme le Canada et l’Australie ont confirmé leurs engagements. La Chine, qui ne s’était pas encore exprimée à cause du décalage horaire, devrait faire pareil vendredi.
Les réactions américaines : Trump félicité par sa base
Alors que 7 Américains sur 10 voulaient que les Etats-Unis restent dans l’accord, les réactions très polarisées. Barack Obama, Al Gore, Hillary Clinton et John Kerry sont montés au créneau, dénonçant une décision « irresponsable » et une « erreur historique ».
Mais ils estiment tous qu’il est impossible d’arrêter la transition en cours. « Je suis certain que nos Etats, villes et entreprises seront à la hauteur et en feront encore plus pour protéger notre planète pour les générations futures », a indiqué Obama. En réponse, trois Etats américains (Californie, New York, Washington) ont annoncé la création d’une alliance pour le climat.
Au final, seuls quelques élus républicains, comme Ted Cruz et le patron du Sénat, Mitch McConnell, ont félicité « le courage » de Donald Trump. Sa base nationaliste applaudait également, le site d’extrême droite Breitbarts News saluant une « promesse tenue ».
L’industrie américaine contre-attaque
Comme il l’avait promis, Elon Musk a claqué la porte du forum de conseil économique de la Maison Blanche. Dans la foulée, le patron de Disney, Bob Iger, a fait de même. Les critiques pleuvent de toutes parts : du secteur technologique (Microsoft, Facebook, Google, Apple et Amazon, notamment), bancaire (Goldman Sachs), industriel (General Electrics) et même énergétique (ExxonMobil). Seuls des représentants du secteur du charbon se sont réjouis, notamment dans le Kentucky. Donald Trump et sa base sont désormais seuls au monde.