NUCLÉAIREContrôles renforcés sur 12 réacteurs du parc nucléaire

Nucléaire: Contrôles sur 12 réacteurs, dont 5 doivent être arrêtés

NUCLÉAIREL'ASN, le gendarme du nucléaire français, ordonne l'arrêt rapide de cinq réacteurs et le contrôle renforcé de sept autres après la découverte d'une anomalie...
Le réacteur et le bâtiment des turbines à la centrale nucléaire de Gravelines.
Le réacteur et le bâtiment des turbines à la centrale nucléaire de Gravelines. - M. Libert / 20 Minutes
Olivier Aballain

Olivier Aballain

Contrôles à réaliser d’urgence. L’Autorité de sûreté nucléaire a sur les générateurs de vapeur de douze réacteurs français, dont cinq vont devoir être arrêtés d’ici trois mois.

Les centrales concernées sont celles de Civaux (Vienne), Fessenheim (Haut-Rhin), Gravelines (Nord), Tricastin (Drôme), Bugey (Ain), Dampierre (Loiret) et Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher).

Le gendarme du nucléaire a publié son avis le 18 octobre, à la suite d’une enquête lancée en 2015, après la (EPR) de Flamanville. Le matériau utilisé pour le fond et le couvercle de la cuve de l’EPR, en cours de construction dans la Manche, avait alors montré des défauts pouvant dégrader sa résistance. L’acier montre une concentration de carbone trop élevée sur certains points (on parle de « ségrégation ») alors qu’il devrait être homogène.

Or le même matériau est utilisé au fond des générateurs de vapeur fabriqués par la Japan Casting and Forging Corporation (JCFC), pour douze réacteurs du parc nucléaire français. Et un défaut similaire a été justement observé sur les réacteurs n°1 et n°3 de la centrale du Tricastin (Drôme).

« Il ne peut être exclu que les autres fonds (…) du même fabricant présentent une ségrégation [le défaut de concentration] encore plus élevée », note l’ASN. L’Autorité ordonne donc des contrôles sur l’ensemble des générateurs de vapeur fabriqués par JCFC.

Ils ne seront redémarrés qu’après avis de l’ASN

Sept des réacteurs concernés sont déjà en cours d’examen à l’occasion d’un arrêt programmé. Mais cinq autres vont devoir être stoppés pour inspection sous trois mois : Le n°1 de Civaux, le n°1 de Fessenheim, le n°4 de Gravelines et les n°2 et 4 du Tricastin.

Les générateurs de vapeur sont des équipements qui permettent de refroidir l’eau du circuit primaire (en contact avec la réaction nucléaire). La chaleur captée génère la vapeur qui va ensuite faire tourner les turbines de production d’électricité.

Le fond de ces générateurs est scruté de près par l’ASN, car il assure l’étanchéité du circuit primaire, qui est en contact avec la partie nucléaire du réacteur. Dans son communiqué, l’autorité précise qu’EDF s’est engagé à réaliser les contrôles sous trois mois.

Le redémarrage des réacteurs sera ensuite soumis à l’autorisation de l’ASN.

Fin septembre, l’ONG Greenpeace s’était appuyée sur pour pointer des « anomalies et soupçons de falsification » sur les composants fabriqués par , qui produit également des fonds de générateur de vapeur.

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Greenpeace estimait alors que « 44 % de la capacité de production d’électricité nucléaire française est porteuse de risques significatifs ».