51°C. Tel est le nombre de degrés qu’affichait, jeudi, le thermomètre de Phalodi, ville de l’Etat désertique du Rajasthan (nord de l’Inde). Un record qui vient battre les 50,6°C enregistrés en 1956, dans ce même Etat.

Au Gujarat (ouest), la principale ville Ahmedabad a, elle aussi, enregistré ce jeudi sa température la plus élevée depuis 100 ans, soit 48°C. De fait, les services météo ont lancé une alerte en raison de la persistance de cette « forte vague de chaleur » pendant le week-end sur le nord et l’ouest de l’Inde, en particulier à New Delhi où, selon l’India Meteorological Department, la température a atteint 47°C cette semaine.

La consommation d’électricité a atteint un nouveau record

Là, les animaux du zoo ont pris des bains froids et ont reçu des solutés contre la déshydratation et la consommation d’électricité atteignait un nouveau record alors que les 17 millions d’habitants faisaient fonctionner à plein régime les appareils de climatisation.

Les policiers en poste aux carrefours ont aussi reçu des liquides anti-déshydratation et des « écharpes rafraîchissantes » spéciales contenant des cristaux pour abaisser la température corporelle. Quand aux hôpitaux, ils ont enregistré un pic de visites pour des coups de chaleur et des gastro-entérites.

Après deux années de faible mousson

« Les sans-abri souffrent le plus de la chaleur. Les hébergements d’urgence de Delhi sont insuffisants et inadaptés, ils manquent d’approvisionnement en eau potable, de ventilateurs et de sanitaires », a expliqué à l’AFP Sunil Kumar Aldelia, directeur du Centre For Holistic Development (CHD), spécialisé dans l’hébergement des sans-abri.

Cette vague de chaleur survient au moment où l’Inde doit affronter une sévère sécheresse depuis plusieurs mois. Quelque 330 millions de personnes, soit un quart de la population est affecté par le manque d’eau après deux années de faible mousson.

Les retenues d’eau surveillées par des gardes armés

Des pénuries d’eau potables touchent plusieurs Etats et la faiblesse des précipitations a contraint à des mesures extrêmes, comme la surveillance des retenues d’eau par des gardes armés ou l’envoi de trains pour approvisionner en eau les régions les plus affectées.

Pour rappel, la chaleur avait tué plus de 2.400 personnes l’an dernier en Inde, l’une des vagues les plus meurtrières de son histoire récente. Et cette année, les services météo prévoient une mousson supérieure à la moyenne cette année. Elle ne devrait pourtant arriver que le 7 juin, soit six jours plus tard que la moyenne.