COP21: Les points qui bloquent les négociations
CLIMAT•Les ministres reprennent la main ce lundi avec quelques points cruciaux à régler…Audrey Chauvet
Ils ont encore du pain sur la planche : ce lundi, les ministres de l’Energie ou de l’Environnement des 195 pays membres de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) reprennent la main des négociations. Leur objectif : parvenir ce vendredi à un accord mondial permettant de limiter le réchauffement climatique à2°C. Malgré l’optimisme qui souffle sur la COP21 et les avancées de la première semaine de négociations, quelques points cruciaux restent à régler.
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Le financement
Les pays en développement veulent bien faire des efforts, mais à condition qu’on les aide : le fonds vert qui devait recueillir 100 milliards de dollars par an à compter de 2020 reste encore flou. Même si les promesses de dons des pays développés atteignent 62 milliards, l’utilisation des fonds et les modalités de gestion restent à définir. Les pays qui bénéficieraient de cet argent demandent des garanties sur le versement et aimeraient que les sommes soient révisées régulièrement après 2020.
La révision et le caractère contraignant des engagements
L’accord qui doit être signé à la fin de la semaine devrait prévoir la fréquence à laquelle les engagements des Etats seront révisés. Si l’on s’engage sur une révision tous les 5 ans, « la date de la première révision reste floue », constate la Fondation Nicolas Hulot. Or, si les contributions de chaque pays ne sont pas révisées, elles « nous mettent sur une trajectoire de 3°C, rappelle France Nature Environnement. En l’état, le projet d’accord acte donc l’échec de l’objectif principal de cette COP21 : limiter le réchauffement planétaire à 2°C. » Pour compliquer encore les choses, certains pays particulièrement menacés par le réchauffement climatique demandent que l’objectif soit rabaissé à 1,5°C.
Quant au caractère contraignant de l’accord, il ne convainc personne : les Nations unies n’ont aucun pouvoir de contrainte sur les Etats, l’idée de sanctions en cas de non-respect pousserait certains à claquer la porte et l’idée de François Hollande d’installer un « conseil de sécurité » pour faire respecter les engagements mettrait des années avant de devenir réalité. « La contrainte, ce sera l’obligation de transparence, la pression des pairs, l’effet sur la réputation », résume la négociatrice française Laurence Tubiana.
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La différenciation
Qui paye quoi, c’est ainsi qu’on pourrait résumer l’épineux problème des responsabilités différenciées. Les pays qui ont le moins contribué au réchauffement climatique ne veulent pas être mis à la même enseigne que les pays industrialisés qui s’en sont donné à cœur joie avec leurs usines depuis plus d’un siècle. Mais de leur côté « certains pays développés veulent que soit indiqué, dans l’article sur les financements, que tous les pays qui le peuvent doivent contribuer », explique la Fondation Nicolas Hulot.