Monsanto: victoire du «pot de terre contre le pot de fer», se félicite Paul François

Monsanto: victoire du «pot de terre contre le pot de fer», se félicite Paul François

L'agriculteur charentais, le premier reconnu jeudi victime d'un herbicide commercialisé par Monsanto et que le groupe agrochimique américain devra indemniser, s'est félicité que "le pot de terre (ait gagné) contre le pot de fer".
Paul François, agriculteur charentais reconnu victime d'un herbicide de Monsanto, observe ses champs de maïs à Bernac, le 28 juillet 2015
Paul François, agriculteur charentais reconnu victime d'un herbicide de Monsanto, observe ses champs de maïs à Bernac, le 28 juillet 2015 - Thibaud MORITZ AFP
© 2015 AFP

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L'agriculteur charentais, le premier reconnu jeudi victime d'un herbicide commercialisé par Monsanto et que le groupe agrochimique américain devra indemniser, s'est félicité que «le pot de terre (ait gagné) contre le pot de fer».

«Ouf, les firmes ne sont pas au-dessus des lois», a réagi Paul François, très ému, saluant une «décision historique» au cabinet de son avocat parisien Me François Lafforgue.

La cour d'appel de Lyon a confirmé jeudi la responsabilité de Monsanto dans l'intoxication de ce céréalier, après «huit ans de combat» selon les termes de l'intéressé, qui s'adressait à la presse à Paris, visiblement épuisé.

Pour la documentariste Marie-Monique Robin jointe par l'AFP, auteure de plusieurs films et ouvrages sur Monsanto, cette condamnation est réellement «historique»: «C'est la première fois qu'un agriculteur fait condamner Monsanto», insiste-t-elle. Une première confirmée par François Veillerette, président fondateur du mouvement écologiste Générations futures, également joint jeudi.

Me Lafforgue entend «réintroduire le plus rapidement possible une demande d'indemnisation de M. François». «J'espère un résultat dans l'année», a-t-il dit en insistant sur le fait que la décision est exécutoire: «Même si la société décide de se pourvoir en cassation pour contester sa condamnation, ça n'empêche pas le tribunal de se prononcer sur une indemnisation.»

«Je m'attends à ce que le combat continue, après 8 ans d'acharnement quotidien de Monsanto, mais on ne reviendra plus jamais sur le fond», a relevé Paul François, qui «dédie cette victoire à tous les collègues, en France et ailleurs». «Je me suis battu aussi pour eux», a-t-il dit.

«La pression était devenue énorme, quand j'ai réalisé que ce combat n'était plus seulement le mien», a ajouté l'agriculteur, qui a reçu des «soutiens des États-Unis, d'Amérique du Sud, d'Inde»...

«Je suis très fatigué, mais ça valait le coup», a-t-il lâché, au bord des larmes, avant d'indiquer qu'il partirait «en vacances en famille d'ici 48 heures». «J'ai besoin de repos.»