AUTOMOBILEAffaire Volkswagen: Pourquoi le diesel pose problème

Affaire Volkswagen: Pourquoi le diesel pose problème

AUTOMOBILESon lourd impact environnemental et ses conséquences sur la santé n’ont pas empêché les constructeurs de commercialiser des véhicules diesel…
Audrey Chauvet

Audrey Chauvet

Volkswagen avait des choses à cacher. Accusé d’avoir camouflé les émissions de polluants de ses véhicules diesel aux Etats-Unis, le constructeur allemand a sérieusement écorné son image de marque. Au cœur du scandale, les gaz polluants émis par les diesels, dont les impacts environnementaux et sanitaires ont été démontrés.

Quel impact environnemental du diesel ?

Les constructeurs automobiles ont vanté les vertus environnementales du diesel, assurant qu’il émettait moins de CO2 que l’essence. C’est à la fois faux et vrai : la combustion d’un litre de gasoil émet 2,67 kilos de dioxyde de carbone contre seulement 2,28 kilos pour un litre d’essence. Mais comme on consomme moins de gazole, le calcul rapporté au kilomètre est favorable au diesel. Là-dessus, les constructeurs n’ont pas menti.

Toutefois, ce calcul omet tous les autres polluants émis par les véhicules diesel, et notamment les particules fines et les oxydes d’azote. En Ile-de-France par exemple, le trafic routier génère 45 % des particules fines présentes dans l’atmosphère, selon une étude d’Airparif, et la moitié de ces particules provient de véhicules diesel.

Des gaz cancérogènes

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé, en 2012, les gaz d’échappement des moteurs diesel comme cancérogènes certains pour l’homme. « Ce classement a été établi sur la base d’indications suffisantes montrant que l’exposition aux particules émises par les moteurs diesel était associée à un risque majoré de cancer du poumon et de la vessie », précise l’Institut national du cancer.

D’autre part, les particules fines sont « un des principaux facteurs de risque sanitaire » concernant l’asthme, les allergies, les maladies respiratoires ou cardiovasculaires. Une étude publiée en 2011 démontrait que ce sont deux années d’espérance de vie qui pourraient être gagnées dans les villes les plus polluées d’Europe si les seuils de pollution fixés par l’Organisation mondiale de la santé étaient respectés.

Pourquoi les constructeurs s’acharnent ?

Malgré les coups de semonce, les constructeurs automobiles n’ont pas stoppé les chaînes de production de véhicules diesel. Pour plusieurs raisons. En France, le diesel est une vache à lait qui représente encore près de 60 %, notamment grâce au régime fiscal favorable dont il bénéficie.

D’autre part, alors que les véhicules hybrides et électriques ont bien du mal à décoller, le diesel représente encore la solution la plus rentable pour les constructeurs de respecter les normes d’émissions de CO2. D’ici à 2021, les voitures vendues dans l’Union européenne ne devront pas dépasser 95 grammes de CO2 émis au kilomètre et pour y parvenir, les constructeurs tablent sur le gazole. Dont les effets néfastes peuvent être, d’après eux, compensés par des filtres à particules plus efficaces. Et parfois par de petits arrangements avec des logiciels espions, comme vient de le montrer Volkswagen.