MEUHFilouse: «Je ne crois pas que je sois la plus belle»

Filouse: «Je ne crois pas que je sois la plus belle»

MEUHLa vache égérie du Salon de l’agriculture 2015 s’est confiée à «20 Minutes»…
Audrey Chauvet

Audrey Chauvet

Comme Miss France, l’égérie du Salon de l’agriculture, qui se tiendra du 21 février au 1er mars à Paris, nous vient cette année du Nord. Ses mensurations de rêve, 750 kilos, 1,45m au garrot, et sa robe acajou lui ont valu les honneurs du jury de sélection. Filouse, qui signifie «fille maligne» en patois ch’ti, arrivera vendredi à la porte de Versailles pour une semaine durant laquelle les flashs crépiteront sur le tapis crotté. Avant son heure de gloire, la belle rouge flamande s’est confiée à 20 Minutes par la voix de son éleveur, Dominique Macke.

Filouse, les Français sont curieux de vous connaître. Pouvez-vous vous présenter?

Je viens de Wemaers Cappel, dans le Nord, non loin du village où fut tourné le film Bienvenue chez les Ch’tis. Je suis âgée de 4 ans et j’ai déjà eu deux filles, la plus petite est née le 6 janvier dernier. Nous l’avons baptisée Légérie en hommage à mon rôle au Salon de l’agriculture 2015. Mon travail est de produire du lait qui sert à fabriquer des yaourts.

A votre avis, pourquoi votre candidature a séduit le jury de sélection du Salon de l’agriculture?

J’avais une concurrente de taille, la gagnante du concours des rouges flamandes au Salon 2014. Mais elle a été écornée, ce qui est une technique tout à fait autorisée mais qui n’a pas plu au jury. Je pense que je correspondais plus aux critères parisiens. Pourtant, je n’étais pas du tout prédestinée à une carrière aussi médiatisée et il a fallu me discipliner dans la perspective du salon.

Vous discipliner, c’est-à-dire?

Il a fallu m’éduquer rapidement à marcher ou poser pour les photographes car j’ai appris ma sélection fin octobre 2014 et les photos officielles ont été faites dans les deux ou trois jours qui ont suivi! Mon éleveur m’a appris à marcher au licol, c’est-à-dire en étant harnachée, et m’a répété qu’il fallait que je sois belle, présentable et disciplinée. Quand le staff de photographes est venu de Paris dans notre ferme, j’ai bien tenu mon rôle, j’ai posé, même si les premiers flashs m’ont un peu impressionnée. Je crois que j’ai épaté tout le monde par ma rapidité d’apprentissage!

Filouse dans son champ, le 13 février 2015 - AFP PHOTO / PHILIPPE HUGUEN

Ca vous fait quoi d’être l’égérie du Salon de l’agriculture?

Je joue le jeu, je me suis assagie. Je suis contente qu’on s’intéresse à moi. Quand je suis dans le troupeau avec les copines, je me retourne dès que quelqu’un passe car j’ai toujours l’impression qu’on vient me chercher pour une séance photo! J’espère que le Salon ne me fatiguera pas trop, c’est une première pour moi, et représenter toute l’équipe d’éleveurs de flamandes est un lourd poids sur mes épaules. Mais je pense que je le porterai bien.

Quelle est votre plus grande qualité, Filouse?

Ma teinte de robe, évidemment, et mon œil expressif. Mon caractère également: mon éleveur est fier de moi, de ma façon de me comporter pendant les reportages.

Et votre plus gros défaut?

Je ne crois pas que je sois la plus belle, j’ai quelques défauts qui font qu’on ne m’a jamais présentée à un concours. On a parlé de mes mamelles pas bien équilibrées, mais je préfère ne pas commenter.

Filouse et son éleveur Dominique Macke - AFP PHOTO / PHILIPPE HUGUEN

Vous êtes très populaire dans votre région, avez-vous détrôné Miss France?

Dans le Nord on n’entend parler que de moi! Mais je ne vais pas me comparer à Camille Cerf, je ne me le permettrais pas, et puis je ne vais pas toucher le même cachet qu’elle pour mes prestations! Je comparerais plutôt mon statut de star du Salon de l’agriculture à celui du footballeur qui remporte le Ballon d’or: c’est la vedette, mais s’il était seul sur le terrain il ne ferait rien. Moi je ne serais rien sans les éleveurs du Nord.

Le Salon de l’agriculture est toujours l’occasion pour les politiques d’aller saluer les agriculteurs. Si vous croisez François Hollande, que lui direz-vous?

«Sois pas trop vache!»