EnvironnementPollution: Près de 269.000 tonnes de plastique asphyxient les océans

Pollution: Près de 269.000 tonnes de plastique asphyxient les océans

Environnement​Près de 269.000 tonnes de déchets plastiques flotteraient à la surface des océans dans le monde, et s'agglutinent près des tourbillons de confluence des courants océaniques...
Les déchets, particulièrement les plastiques et polystyrène, gagnent les océans.
A Manille, les déchets arrivent sur les côtes, au détriment de la population locale dont la pêche est une des principales activités. Les enfants se baignent dans des eaux polluées, comme ici à Paranaque.
Les déchets, particulièrement les plastiques et polystyrène, gagnent les océans. A Manille, les déchets arrivent sur les côtes, au détriment de la population locale dont la pêche est une des principales activités. Les enfants se baignent dans des eaux polluées, comme ici à Paranaque. - REUTERS/Romeo Ranoco
20 Minutes avec agence

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La pollution par des microplastiques est observée avec différentes concentrations dans tous les océans de la planète, mais les données sont insuffisantes pour estimer avec précision le poids total de ces détritus de micro et macro-plastiques qui flottent en surface, expliquent ces scientifiques dont les travaux paraissent dans la revue américaine PLOS ONE.
Et si chacun connaît l'existence la Grande plaque de déchets, située dans le Nord-est du pacifique, entre la Californie et Hawaï (1), il semblerait que près de 269.000 tonnes de déchets plastiques flotteraient à la surface des océans.
Plastic Pollution in World's Oceans: > 5 Trillion Pieces Weighing > 250,000 Tons Afloat at Sea http://t.co/cOH3sThu0s pic.twitter.com/hzxGaqTB4K
— PLOS ONE (@PLOSONE) December 10, 2014

Pour tenter de faire cette estimation plus précise, ces experts de cinq pays ont utilisé les données collectées au cours de 24 expéditions effectuées pendant six ans (2007-2013) à travers les cinq grands gyres subtropicaux (tourbillons de confluence des principaux courants océaniques), la côte australienne, la baie du Bengale et la Méditerranée.

Une modélisation de la répartition des déchets

Les données portent sur les microplastiques récupérés dans des filets et sur les grands débris de plastique observés de visu. Toutes ces informations ont été utilisées pour calibrer un modèle informatique de la répartition de ces déchets sur les océans.
A partir de ces données et de ce modèle, les chercheurs ont chiffré à au moins à 5.250 milliards le nombre de particules de plastique dans les océans, qui pèseraient au total près de 269.000 tonnes. Les grands morceaux de plastique paraissent être abondants près des côtes, et se réduisent en microplastiques dans les cinq grands gyres, expliquent les auteurs.

Pas leur destination finale
Ils ont constaté que les plus petits microplastiques étaient présents dans des régions éloignées des zones habitées, comme les zones subpolaires, ce qui les a surpris. Cette répartition des microplastiques dans des zones éloignées pourrait suggérer que les grands gyres agissent comme des broyeurs des gros morceaux de plastique, après quoi les microplastiques sont éjectés par les courants partout dans les océans.
>> A lire ici Le constat «édifiant» de Tara sur les microplastiques en Méditerranée
«Les cinq gyres subtropicaux dans lesquels s'accumulent les déchets plastiques ne sont pas la destination finale mais les microplastiques qui en résultent interagissent avec tout l'écosystème océanique», explique Marcus Eriksen, directeur de recherche à l'Institut 5 Gyres, en Californie, un des responsables de cette recherche.

(1). Cette zone improbable de l'océan Pacifique a été découverte en 1997. Sous l'effet des courants marins, les déchets provenant des littoraux et des navires flottent pendant des années avant de se concentrer dans deux larges zones connues sous les noms de «Plaque de déchets du Pacifique est» et «Plaque de déchets du Pacifique ouest». Ces deux plaques forment la «Grande plaque de déchets du Pacifique», un monstre qui s'étendrait maintenant sur 3,43 millions de km², soit cinq fois la superficie de la France. D'après les estimations, cette soupe océanique pourrait être composée de 750 000 débris par km2 ; Greenpeace évoquait même fin 2006 près d'un million de déchets par km2.