ENERGIELa Chine, championne de l'éolien en 2012

La Chine, championne de l'éolien en 2012

ENERGIEChine, Etats-Unis et Japon ont compté le plus grand nombre d'installations éoliennes en 2012...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Malgré des situations contrastées et certains constructeurs en perte de vitesse, éoliennes et centrales solaires ont affiché des taux de croissance spectaculaires en 2012, selon des chiffres publiés lundi, avec des capacités mondiales de moins en moins anecdotiques. En 2012, le parc de panneaux photovoltaïques installé à travers le monde a dépassé pour la première fois les 100 gigawatts. Soit l'équivalent à pleine puissance de la totalité des centrales électriques françaises ou de ce que produisent sur l'année 16 centrales nucléaires ou thermiques d'un gigawatt. Malgré les difficultés d'industriels confrontés à la baisse du prix des panneaux, la crise économique et des aides publiques souvent réduites, la croissance est restée très forte: +42%, avec 30 gigawatts de panneaux solaires supplémentaires sur un an. «Nous avons presque réussi à répéter l'année record de 2011», où un gigawatt de plus avait été inauguré, s'est réjoui Winfried Hoffmann, le patron de l'Association européenne de l'industrie photovoltaïque (Epia) qui publie ces chiffres.

Comme dans d'autres domaines, un coup de frein a été observé en Europe. Le Vieux Continent est resté le premier marché mondial du photovoltaïque, avec 17 gigawatts installés, dont 7,6 GW pour la seule Allemagne. Mais le total marque un net recul par rapport aux 23 gigawatts de 2011. Heureusement pour les industriels, le reste du monde a presque tout compensé, passant à 13 gigawatts en 2012 contre 8 gigawatts en 2011, avec la Chine, les Etats-Unis et le Japon ayant des installations voisines des 3 gigawatts. Selon une récente étude du cabinet IHS, le marché mondial du photovoltaïque pesait plus de 57 milliards d'euros l'an passé, même si la hausse des volumes n'a pas permis de compenser la chute brutale des prix des panneaux, avec une contraction en valeur de 18%.

Trois fois plus d'éolien qu'il y a cinq ans

Quant à l'éolien, après trois années moroses de quasi stagnation des volumes installés autour de 40 gigawatts, l'année 2012 a marqué une bonne reprise, avec 44,7 gigawatts (+18% sur un an). Soit plus de 22.000 éoliennes si l'on ramène le chiffre à une turbine de taille moyenne (2 mégawatts). La puissance éolienne mondiale, de 282 gigawatts, est désormais trois fois supérieure à ce qu'elle était il y a cinq ans et représente neuf fois son niveau d'il y a dix ans, selon les statistiques du Conseil mondial pour l'énergie éolienne (GWEC), une association professionnelle. Soit à pleine puissance l'équivalent de 175 réacteurs nucléaires EPR et si l'on prend en compte l'intermittence des éoliennes, la production électrique annuelle d'une soixantaine d'entre eux.

Les installations de nouvelles éoliennes viennent quasi exclusivement de trois zones: la Chine (30% de la nouvelle capacité, avec 13,2 gigawatts), devant les Etats-Unis (29%, 13,1 GW) et l'Union européenne (26%, 11,6 GW). Suivent l'Inde (5%, 2,3 GW), le Brésil (2,4%, 1,1 GW) et le Canada (2,1%, 0,9 GW), selon le GWEC. Si les géants chinois et indien ont vu leur croissance éolienne s'essouffler légèrement, l'Europe et surtout les Etats-Unis ont connu globalement des bonnes années. Outre-Atlantique, les installateurs ont longtemps cru que des mesures de soutien public ne seraient pas renouvelées. Du coup, ils se sont dépêchés d'achever leurs projets, un effet d'aubaine qui a tiré les constructeurs d'éoliennes, en premier lieu le champion national General Electric (GE). Conséquence: le Danois Vestas, numéro un mondial de façon ininterrompue depuis 2000, a perdu sa première place au profit de GE, selon une étude encore préliminaire du cabinet spécialisé Navigant. Au classement mondial 2012, les Allemands Siemens (3e) et Enercon (4e) font leur retour dans le top 5, selon Navigant. Suivent l'Indien Suzlon, cinquième, tandis que quatre Chinois (Goldwind, United Power, Sinovel et Myngiang) figurent dans la deuxième moitié du top 10.