En cavale, le rappeur Lacrim indique qu’il va se rendre aux autorités (mais pas tout de suite)
PEOPLE•Karim Zenoud, de son vrai nom, a donné une interview à Mouloud Achour dans un lieu tenu secret et lui a expliqué les raisons de son exil…A.G.
Il ne pouvait pas laisser la presse écrire sur son compte sans donner sa version des choses. Après avoir mis en ligne cette semaine un nouveau clip qui cartonne, Sablier, le rappeur Lacrim, actuellement en cavale, a rompu le silence.
Déjà condamné à quatre ans de prison (dont deux avec sursis) pour un vol à main armé datant de 2002, Karim Zenoud - de son vrai nom - a été condamné le 20 mars dernier à trois ans de prison ferme pour détention d’arme par le tribunal correctionnel de Marseille. Il a alors quitté la France pour éviter de purger sa peine, sans jamais dire où il se trouvait. Pour la première fois depuis le début de sa cavale, il a accepté de s’exprimer publiquement en répondant aux questions de Mouloud Achour pour Clique.
Lacrim refuse toujours de dire où il est. « Parce que je me protège, j’ai des ennuis en ce moment », a-t-il affirmé. Pour l’interviewer, Mouloud Achour a dû se rendre au Maroc, puis faire trois heures de route. Ce sont les seuls détails que le journaliste a été autorisé à donner.
Lacrim défend son exil, expliquant que les faits qui lui ont été reprochés en mars dernier dataient d’avant son incarcération. « Cette affaire date d’avant mon incarcération et on me met trois ans ferme. Je ne comprends plus rien. L’Etat, ce système, est en train d’essayer de me briser », déplore le rappeur, qui s’estime par ailleurs sali par la presse.
« Depuis que je suis sorti [de prison], j’ai rempli toutes les garanties »
« Les médias disent depuis que je suis sorti, je ne me suis pas réinséré alors que c’est faux (…) Depuis que je suis sorti j’ai rempli toutes les garanties nécessaires. J’avais des interdictions que j’ai respectées. » Il dément aussi ne pas s’être présenté au tribunal pour cette affaire. « Déjà je suis pas au courant tout de suite. J’habite pas en France à la base. Je me coupe de tout quand je rentre chez moi, j’ai pas Internet. Le jugement, il se passe en quatre jours. Ils envoient des courriers chez moi, j’ai déménagé. Les lettres reviennent au tribunal. La présidente voit que je n’ai pas eu les courriers », justifie le rappeur.
Il affirme alors avoir été prévenu par téléphone le soir du deuxième jour du jugement. On le prévient « qu’on a demandé trois ans à [son encontre] ». « Là je monte à Paris, j’appelle mon avocat. Il dit qu’il a parlé avec la présidente, que je dois venir le lendemain au tribunal à 11h pétantes, raconte-t-il. La cour a stoppé l’audience à 10h (…) On m’a dit "c’est fini, c’est fini" ». Il insiste : « J’ai été au jugement (…) Je ne vois pas quelle idée m’aurait pris de ne pas aller au jugement. C’est absurde. » Il confirme toutefois ne pas s’être présenté au délibéré. Contacté par 20 Minutes ce mercredi après-midi pour faire la lumière sur le déroulé des événements, Me Bruno Rebstock, son avocat, restait injoignable.
« Je ne suis pas là pour défier la justice (…) je vais y aller, je suis obligé »
Voilà presque deux mois que Lacrim a quitté la France à présent pour échapper à la justice. Mais il ne s’estime pas en cavale. « Une cavale pour moi c’est pas pareil. Tu te caches pendant six mois, il y a beaucoup de dépenses. La seule chose qui y ressemble c’est que je veux pas qu’on m’attrape », tente-t-il d’expliquer à Mouloud Achour.
Il confie toutefois qu’il a l’intention de se rendre à la police : « J’ai des choses à préparer et après je vais y aller. » Mais quelles choses ? « J’ai un album en cours. Je peux pas lâcher ce truc là (…) J’ai un album à faire, j’ai une vie familiale, j’ai des choses qui arrivent dans ma vie. Je ne peux pas me permettre de passer à côté de ça. Dans 20 ans, c’est des choses qui se rattrapent pas, ça », explique Lacrim. « Est-ce que tu pourrais revenir en France, te rendre ? » insiste Mouloud Achour. La réponse du rappeur : « Je vais le faire. De toute façon je ne suis pas là pour la défier la justice (…) je vais y aller, je suis obligé. »
Emu à la fin de la vidéo, Karim Zenoud lâche à son interlocuteur, en guise de conclusion : « J’ai juste envie de m’en sortir (…) On verra. »