Cloclo, Sardou, Adeline... Johnny balance tout dans sa biographie
MUSIQUE•Johnny Hallyday parle de Michel Sardou, de son ex-femme Adeline ou encore de Claude François dans un livre intitulé «Dans mes yeux» (Plon)...A.G.
Sa relation avec les autres chanteurs français, les (nombreuses) femmes de sa vie, son départ pour la Suisse… Dans son autobiographie événement à paraître jeudi, écrite en collaboration avec l'écrivaine Amanda Sthers et dont L’Express publie les bonnes feuilles, Johnny Hallyday se confie. Extraits…
Johnny et les chanteurs français
Après avoir ressuscité de vieux souvenirs touchants de l’époque où il se battait avec son «plus vieux copain», Eddy Mitchell, à qui il piquait des vinyles, le rockeur évoque Cloclo. «Claude François, c'était un vrai travailleur. Il bossait dix fois plus que moi. Mais il n'arrivait jamais à faire ce que je faisais. Ça le rendait fou. Jaloux. Il draguait mes nanas et, en désespoir de cause, il se tapait mes ex. C'était le circuit, tu savais que si tu sortais avec moi, tu pouvais ensuite te faire Cloclo. Parfois pour draguer je disais en me marrant: "Il te plaît, Claude François? Tu veux sortir avec lui? Alors viens sur mes genoux!» Mais Johnny Hallyday se montre encore plus dur envers Michel Sardou: «A force de passer pour un vieux con réac, il l'est devenu. Il aimait faire la fête. Et puis, c'est bizarre, c'est comme s'il avait changé de caractère. Je dis tout ça pour une raison bien précise. On s'est fâchés il y a quelques années parce qu'il a fait une vanne sur scène. Il a dit en parlant de Jade: "Johnny avec sa Viêt-cong", et je ne lui ai plus dit bonjour.»
Johnny et ses conquêtes
Le chanteur, qui assure avoir été «maladivement timide» jeune, raconte comment Edith Piaf lui a fait des avances au début de sa carrière. Elle venait le voir chanter tous les soirs. «J’étais flatté, mal à l'aise. Je ne parlais pas trop en mangeant mes pâtes et on devait avoir l'impression que je subissais les compliments. Je m'assieds à côté d'elle et, au milieu du repas, je sens sa main qui monte sur ma cuisse (…) J'ai hésité, puis je suis sorti et je me suis barré en courant. J'ai fui Piaf. J'étais presque puceau, à l'époque. Je ne me voyais pas dans son lit. Pour moi, c'était une vieille dame.» La première fois qu’il a fait l’amour? «C'était dans le hall de l'immeuble, à la va-vite avec ma voisine de palier», se souvient-il un peu plus loin dans son autobiographie.
Avant de rencontrer Laeticia, sa femme, la vie amoureuse du rockeur, meurtri, était loin d’être paisible. Notamment avec Adeline Blondieau, qu’il épouse à deux reprises, en 1990 et 1994, avant de rompre définitivement en 1995. «Adeline était hystérique, à la moindre contrariété, elle balançait les chaises par la fenêtre. (...) Elle me cocufiait tout le temps. (...) Je nous ai acheté un appartement, mais quand nous nous sommes séparés et que j'ai voulu le revendre, elle m'a menacé: "Si tu m'offres pas l'appartement, je vais vendre ma robe de mariée aux enchères et dire à tout le monde que Johnny me laisse crever de faim." Ça m'a fait peur.»
Johnny et son coma
Laeticia Hallyday revient sur l’épisode de décembre 2009 qui aurait pu être fatal à son mari. Après avoir été opéré du dos par le Dr Stéphane Delajoux, Johnnny Hallyday voit la mort en face. «Johnny est tombé sur le sol. C'était plus qu'un évanouissement classique, une sorte d'abandon, de lâcher prise, le bruit qu'on doit faire sur le sol quand on tombe et qu'on meurt (...) J'ai pris Johnny par les bras et je l'ai tiré comme un poids mort jusqu'à la voiture (...) J'ai rabattu les sièges arrière de la voiture et je l'ai allongé comme j'ai pu. J'ai démarré en trombe. (...) Johnny était dans une sorte de crise de démence avec l'alcool et les médicaments ingurgités à haute dose pour tenter de calmer sa douleur.» Elle poursuit plus loin: «Quand on a plongé Johnny dans le coma, j'ai perdu le sommeil. Je ne l'ai jamais plus retrouvé. (...) Ça a été l'assaut autour de la clinique. Les journalistes d'abord qui faisaient leur travail avec plus ou moins d'élégance (…) Et puis les milliers de coups de fil, les larmes, les cris, les questions de personnes plus ou moins proches de Johnny. Ils n'ont pas compris que je me fichais de leurs états d'âme, je n'étais pas là pour rassurer les gens mais pour sauver mon mari.»
Johnny Hallyday continue le récit de cette dure épreuve: «J'ai fait une grave dépression. Je le sais maintenant. J'ai vraiment souffert, je n'étais plus rien, une ombre, un vieillard, un type que je n'aimais pas, que je ne reconnaissais pas dans le miroir.»
Johnny et la Suisse
Le rockeur évoque aussi le temps où il a choisi de partir vivre en Suisse, en 2006. «On a souvent dit que je m'étais barré pour ne pas payer d'impôts. C'est en partie vrai, mais c'est aussi parce que c'est épuisant cette ambiance (…) Je me suis toujours demandé pourquoi aux Etats-Unis quand t'as une belle voiture, les mecs sourient et te disent formidable, et en France on te traite de voleur. Sale mentalité, pour un pays dont j'ai porté les couleurs, qui a bien voulu faire de moi son emblème quand c'était nécessaire, je me suis senti trahi, accusé à tort, sali.» Johnny Hallyday tacle alors la politique de gauche: «Je n'aime pas la médiocrité, je pense que la gauche pousse vers ça.»