On repêche des voitures, des corps et des armes dans la Seine
•La Seine. Un bras de tranquillité au milieu des klaxons, voitures et bouches de métro. On n'entre à la brigade fluviale que si l'on aime le fleuve. A la fois flics, pompiers et bateliers, les policiers de la Seine remplissent surtout des missions de ...La Seine. Un bras de tranquillité au milieu des klaxons, voitures et bouches de métro. On n'entre à la brigade fluviale que si l'on aime le fleuve. A la fois flics, pompiers et bateliers, les policiers de la Seine remplissent surtout des missions de sécurisation, d'inspection et de contrôle des voies navigables. D'ailleurs, « la première unité, lancée en 1900 pour l'Exposition universelle, était composée uniquement de mariniers », rappelle le commandant Michel Constant, à la tête de la fluv'. Dix ans plus tard, la crue centenaire confortera auprès des autorités la mission d'utilité publique de la brigade.
Bonnet bleu marine vissé sur le crâne, palmes, masques et combinaison rangés dans un sac, Laurent, neuf années d'ancienneté, prépare son équipage. Avec deux de ses collègues, ils partent en Zodiac pour une ronde. Un aller-retour entre le pont d'Austerlitz et Bercy. Aux commandes, Laurent s'assure que les règles de navigation sont bien respectées. « Parfois, nous faisons des contrôles radar. Mais pour cela, il faut être sur la terre ferme. » L'année dernière, 219 procès-verbaux ont été dressés. La plupart à cause de la vitesse, d'un défaut d'équipage ou de rejets polluants. « On retrouve tout et n'importe quoi dans l'eau. Des réfrigérateurs, des voitures, des arbres qui flottent... Si un bateau percute un de ces objets, ça peut devenir rapidement critique », lâche Anne, arrivée il y a un an et demi.
Tous les jours, une équipe part plonger pour s'entraîner. Car les hommes-grenouilles de la préfecture de police peuvent être désignés pour inspecter le fond du fleuve, à 4 ou 5 m de profondeur. Repêchage de véhicules, d'explosifs, d'armes de la dernière guerre ou, plus glauque, de corps. En 2008, plus d'une centaine d'interventions ont nécessité une plongée. « Mais vous savez, dans la Seine, ce n'est pas comme aux Maldives. L'eau est froide, on ne voit pas à 50 cm et on évolue surtout au toucher », prévient Didier Gantois, le brigadier major.
Si la Seine peut renfermer quelques objets insolites, l'eau est de moins en moins polluée. « On a des indicateurs qui le prouvent. L'année dernière, un saumon a été pêché. Et on trouve plus de variétés de poissons qu'avant, ainsi que des oiseaux de mer, comme des cormorans ou des mouettes », assure Laurent. La baignade est toujours interdite dans Paris, mais surtout à cause d'autres dangers : fort trafic, courants puissants et température de l'eau. « Regardez, on fait trempette tous les jours. On n'a pas l'air malade », ajoute Laurent. A la brigade fluviale, on pense qu'il suffirait de sécuriser certains endroits, même à l'intérieur de la capitale, pour permettre au public de se baigner. W
W. M.