TERRORISMEVIDEO.Attaque à Levallois: Ce qu’il faut retenir de la conférence de Molins

VIDEO. Attaque de militaires à Levallois-Perret: Ce qu’il faut retenir de la conférence de François Molins

TERRORISMEDeux semaines après l'attaque sur des militaires survenue à Levallois-Perret, le procureur de Paris François Molins a tenu ce mercredi une conférence...
Romain Lescurieux

R.L.

L'essentiel

  • Le suspect de l'attaque contre des militaires le 9 août à Levallois-Perret s'était récemment «intéressé à des organisations terroristes islamistes»
  • En rappelant les faits, le procureur de la République François Molins a spécifié que « les investigations étayent le caractère prémédité et terroriste de l’attaque »,
  • L'enquête a été confiée à des juges d'instruction, a ajouté François Molins, qui s'exprimait lors d'un point presse

Le procureur de Paris François Molins a tenu ce mercredi une conférence de presse deux semaines après l’attaque survenue à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Six militaires de l’opération Sentinelle avaient été alors blessés, dont trois sérieusement, par une BMW qui avait délibérément foncé sur eux dans cette commune à l’ouest de la capitale.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Caractère « prémédité » et « terroriste » de l’attaque, ouverture d’une information judiciaire, profil et état de santé du suspect… Voilà ce qu’il faut retenir de ce point presse.

Retour sur les faits

Le 9 août dernier, peu avant 8 heures, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), un véhicule, après être arrivée à faible allureplace de Verdun, fonce et donne un coup de volant sur sa gauche en direction des militaires qui participaient à l’opération Sentinelle. Les victimes sont percutées, l’une projetée. Six militaires sont blessés dont trois grièvement. « Face à la soudaineté de l’attaque, ils n’ont pas pu faire usage de leurs armes », note François Molins. Le véhicule prend la fuite. Peu avant 13 heures, le conducteur, repéré par la police grâce à un traqueur, s’engage sur l’autoroute en direction de Calais. Il se retrouve alors alors encerclé par les Brigades de recherche et d’intervention (BRI) de Lille et Rouen. « Immobilisé et voyant les policiers, le conducteur a déclenché une marche arrière (…) Les policiers l’ont sommé de couper le moteur. Il a refusé d’obtempérer et a mis ses mains à sa taille », ajoute-t-il. Dans le but d’utiliser une arme ? Actionner une ceinture d’explosifs ? Face au danger, les policiers ont tiré en sa direction, blessant grièvement celui qui sera identifié comme Hamou B.

Le profil et l’état de santé du suspect

La garde à vue de suspect est rapidement levée compte tenu de son hospitalisation à Lille. Transféré à Paris deux jours plus tard et plusieurs fois opéré, il n’a toujours pas pu être entendu par les services chargés de l’enquête sous l’égide de la section antiterroriste du parquet de Paris. Il reste actuellement hospitalisé. L’état de santé du suspect arrêté « ne permet toujours pas une audition par la police », commente François Molins. Ce chauffeur VTC et manutentionnaire, jusqu’ici inconnu des services de renseignement et sans casier judiciaire, avait été signalé une fois à Toulouse (Haute-Garonne) pour contrebande de cigarettes en 2009 et séjour irrégulier et à Sartrouville (Yvelines) en 2013 pour séjour irrégulier. Décrit comme proche du mouvement Tabligh (en français : « Association pour la prédication, mouvement qui prône une vision ultra-rigoriste, littérale de l’islam »), le suspect avait, selon le procureur, des velléités de départ en Syrie. « Les premières analyses » de deux téléphones portables, l’un saisi dans le véhicule utilisé pour l’attaque et l’autre au domicile du suspect, Hamou B., attestent d’un intérêt « certes récent » mais « certain » pour « les organisations terroristes islamistes ». Le téléphone saisi à son domicile comporte par ailleurs « une douzaine d’images relatives à l’État islamique ou avec des objets tels que drapeaux, images de dirigeants ou d’idéologues ». Il prévoyait enfin un départ vers Istanbul en septembre.

L’enquête

« Les investigations viennent conforter le caractère prémédité et terroriste de cette attaque », explique François Molins. Le véhicule avait notamment été aperçu non loin de la place de Verdun, trois jours avant le passage à l’acte. « Le parquet ouvre ce jour une information judiciaire contre Hamou B. pour tentative d’assassinats sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste », a indiqué le procureur de la République de Paris, ajoutant que « l’enquête a été confiée à des juges d’instruction ». Les investigations vont se poursuivre. Au regard de son état de santé, Hamou B ne pourra pas être entendu par les enquêteurs avant plusieurs jours, voire plusieurs semaines