SOCIETEHidalgo veut une loi sur l'accueil et l'intégration des migrants

Anne Hidalgo interpelle le gouvernement pour une loi sur l'accueil et l'intégration des migrants

SOCIETELa maire de Paris part du constat que « malgré les efforts engagés, la situation actuelle reste celle d’une forte crise »...
La maire de Paris Anne Hidalgo, le 6 juillet 2017.
La maire de Paris Anne Hidalgo, le 6 juillet 2017. - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Floréal Hernandez

F.H. avec AFP

L'essentiel

  • Les trois axes du projet : accueil des migrants, politique d’intégration, et refonte des structures de pilotage
  • Le texte envisage donc « une Agence de l’accueil et de l’intégration, placée sous la responsabilité d’un Haut-Commissaire placé auprès du Premier ministre »

Une proposition d’une dizaine de pages. Anne Hidalgo doit envoyer ce jeudi après-midi aux parlementaires et au gouvernement un texte plaidant pour une « loi d’orientation et de programmation pour l’accueil des migrants humanitaires et pour une politique nationale d’intégration ». La maire de Paris part du constat que « malgré les efforts engagés, la situation actuelle reste celle d’une forte crise ». Ce texte veut « jeter les premières bases » d’un « projet global, cohérent et ambitieux », avec trois axes : accueil des migrants, politique d’intégration, et refonte des structures de pilotage.

« Une réponse solidaire et efficace à l’urgence migratoire »

Le projet a été dévoilé alors que le gouvernement s’apprête à annoncer, la semaine prochaine, des mesures sur l’asile et la lutte contre l’immigration irrégulière, très attendues des associations qui s’inquiètent de la dichotomie clairement établie par les nouveaux dirigeants entre « réfugiés » et « migrants économiques ».

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La première partie du texte vise à « apporter une réponse solidaire et efficace à l’urgence migratoire », avec comme mesure phare une « répartition organisée des migrants sur l’ensemble du territoire », en fonction de critères démographiques et économiques.

Cet accueil se ferait « en s’inspirant d’expériences locales comme celle du centre de premier accueil humanitaire ouvert en 2016 à Paris », ajoute le texte, qui propose aussi un « Fonds d’accueil d’urgence des migrants humanitaires » doté de 10 millions d’euros par an pour répondre « aux situations d’afflux ».

75.000 places en centre d’accueil des demandeurs d’asile en 2022

Ramenant à « six mois » le délai maximum de traitement des demandes d’asile, il propose aussi « plusieurs améliorations de la prise en charge des mineurs non accompagnés » : l’évaluation de leur âge serait désormais assurée par l’État (et non plus les départements).

La deuxième partie travaille à « la construction d’une politique d’intégration dans la durée » en ramenant à six mois, contre neuf actuellement, le délai à l’issue duquel un demandeur d’asile est autorisé à travailler.

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Elle plaide pour une « une programmation sur cinq ans » des moyens nécessaires : le nombre de places en centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada) augmenterait ainsi de 50.000 places en 2018 à 75.000 à l’horizon 2022, avec un budget passant de 316 à 406 millions d’euros sur la même période. Une hausse serait aussi prévue pour les moyens dédiés aux formations linguistiques et civiques (de 32 millions en 2018 à 40 millions en 2022).

Création d’une Agence de l’accueil et de l’intégration

Troisième volet du projet, la redéfinition même de l’organisation institutionnelle. « La politique de l’intégration doit être interministérielle, car elle ne peut se restreindre à la gestion de l’immigration sous l’angle de l’ordre public », estime le texte, « et partenariale, en impliquant l’État, les collectivités territoriales, les associations et les initiatives citoyennes ».

Le texte envisage donc « une Agence de l’accueil et de l’intégration, placée sous la responsabilité d’un Haut-Commissaire placé auprès du Premier ministre ».

Chargée « d’animer l’ensemble des composantes de la politique d’accueil des migrants et d’intégration des réfugiés », cette agence se substituerait à l’Ofii (Office français d’immigration et d’intégration) et elle aurait aussi les compétences opérationnelles pour gérer « les situations d’urgence humanitaire ».