Législatives: Valls, Dieudonné, Lalanne, Villani, Parti Pirate... Tout est réuni pour faire le buzz dans l'Essonne
ELECTIONS•L’Essonne compte 144 députés pour dix circonscriptions…C.An
L'essentiel
- Issues du show-biz ou de la recherche, des célébrités comme Cédric Villani, Dieudonné ou Francis Lalanne se présentent aux législatives dans l’Essonne
- Un scénario à rebondissements entre le FN et le parti de Nicolas Dupont-Aignan laisse planer le doute sur l’identité du futur député dans la 8e circonscription
Mathématicien, chanteur, humoriste… Ce dimanche, les électeurs de l’Essonne choisiront lors du premier tour des législatives parmi des célébrités, des personnalités politiques de renom ou d’autres primo candidats sortis de l’ombre. Ils sont en tout 144 postulants répartis sur les dix circonscriptions de l’Essonne.
Contrer Valls. Dans la 1re circonscription, Manuel Valls a été un des premiers à s’annoncer comme candidat. L’ex-Premier ministre voulait d’abord rejoindre La République en marche (LREM). Mais la commission d’investiture du parti l’a retoqué à cause notamment de son nombre de mandats excessifs (une limite de trois successifs a été imposée pour une même fonction). Par contre, LREM n’oppose aucun candidat à l’ancien chef du gouvernement. Sur le terrain local, un militant d’En marche!, Jean-Luc Raymond, en a décidé autrement et s’est lancé à Evry-Corbeil-Essonnes.
« Une décision prise car Manuel Valls a atteint un niveau de rejet insoupçonnable », explique ce marcheur dissident. Egalement face à Valls, Dieudonné et son suppléant Nolan Lapie, coupable d’une gifle contre l’ex-Premier ministre à Lamballe, se présentent. Francis Lalanne est, lui, suppléant de Jacques Borie pour 100 % force écocitoyenne. Tout ça dans une même circonscription et sans socialiste.
Avec qui compter. Sur la 5e circonscription, un mathématicien est rentré dans le jeu électoral avec La République en marche (LREM). Médaillé Fields, l’équivalent du prix Nobel pour les mathématiques, Cédric Villani, jouit d’une expertise scientifique pour porter le projet de développement du pôle de recherche sur le territoire. « La dimension environnementale est une condition importante dans le développement du plateau de Saclay », soutient l’instigateur du Musée des mathématiques. La proximité de la vallée de la Chevreuse revêt également un intérêt patrimonial qu’il compte mettre en valeur.
Il espère porter sa « vision du territoire » avec Amélie de Montchalin, 32 ans, directrice de prospective dans un groupe d’assurance (AXA) et candidate LREM dans la circonscription voisine (6e). Depuis son enfance, elle a vécu de près la construction des Ulis, de l’autoroute et de la piste d’Orly. Le cluster de Saclay, « il faut le rééquilibrer », déclare cette diplômée d’HEC aujourd’hui mère de trois enfants. « C’est une terre en transition, vitrine de la transformation qu’on veut pour le pays », ajoute l’ex-économiste chargée d’étudier la crise de la zone euro.
« On essaye de nous faire croire que les candidats sont de la société civile et Amélie de Montchalin n’y échappe pas car elle connaît bien les politiques publiques », commente Stéphanie Geisler dans la 6e circonscription. La candidate du Parti Pirate profite des législatives pour intervenir dans le débat démocratique, au sein d’une formation politique plus représentée en Suède qu’en France.
Des sortants en balance. Le contexte n’est pas des plus favorables pour Eva Sas (EELV), la seule députée écologiste de l’Essonne en 2012. Elue sortante de la 7e circonscription, elle ne part pas favorite vu les résultats de la présidentielle : La France insoumise (25,32 %) est arrivée derrière Emmanuelle Macron (27,35 %), à Juvisy-sur-Orge. Même si l’écologiste se rallie au PCF et PS, elle doit affronter le maire Républicain Robin Reda, la macroniste Muriel Kernreuter et l’insoumise Mounia Belaili.
Suspens dans le secteur de Yerres, fief de Nicolas Dupont-Aignan. Depuis son ralliement au FN au second tour de la présidentielle, une partie de la population s’est sentie trahie. Après quoi, le député sortant de Debout La France a rompu son alliance avec le FN. Un opposant frontiste est investi dans sa circonscription : Benjamin Boucher. Selon Eric Houët (DLF), conseiller municipal de Palaiseau, « Le parti de Debout La France a été épuré. Les frontistes ont fini par rejoindre le FN ».