Pourquoi la ville de Paris est si belle? C'est grâce à Haussmann et ses îlots!
URBANISME•L’exposition « Paris Haussmann, modèle de ville » vit ses derniers jours au Pavillon de l’Arsenal...Floréal Hernandez
L'essentiel
- Paris Haussmann, modèle de ville se tient jusqu’au 4 juin…
- Pour l’exposition, les commissaires scientifiques ont étudié la totalité des îlots haussmanniens de la capitale : 3.385 !
Paris est un véritable archipel ! La montée de la Seine n’est pas prévue (sauf en cas de crues comme en 2016) mais la capitale recèle de très nombreux îlots. Le plus fameux : l’îlot haussmannien et on en dénombre 3.385 ! Pour Paris Haussmann, modèle de ville au Pavillon de l’Arsenal, les commissaires scientifiques de l’exposition – Franck Boutté, Umberto Napolitano et Benoît Jallon – ont étudié la totalité de ces îlots.
Des polygones de trois ou six faces
Construits entre 1840 et 1910, ils donnent à Paris sa géographie. « Haussmann a fait de l’îlot son principal instrument de dessin de la ville, explique l’ouvrage tiré de l’exposition. En planifiant la ville par le vide – rues, repères urbains et espaces publics –, Haussmann découpe des “plaques urbaines” de superficie et d’échelle variables. »
Ces îlots ont été classés par « familles de polygones ayant le même nombre de faces (de trois à six) et classés en fonction de leur périmètre [140 à 1.289 mètres] ». Et si un îlot haussmannien ne ressemble pas à un autre îlot haussmannien, tous « sont pour la plupart similaires dans leurs typologies, car ils possèdent des constituants identiques » : une façade continue, la distribution raisonnée et la mutualisation du vide, etc.
L’îlot haussmannien donne à Paris sa singularité, sa beauté mais a aussi contribué à faire de la capitale la ville la plus dense d’Europe et dans le top 4 mondial : plus de 20.000 habitants/km2 comme Mumbai (Bombay).
Le livre Paris Haussmann, modèle de ville explique ainsi qu'« aucune forme urbaine proposée à Paris depuis 1910 jusqu’aux opérations d’aménagement contemporaines, n’égale la densité bâtie résultant de la forme haussmannienne ». Ainsi, « pour l’îlot haussmannien, la densité nette bâtie est légèrement supérieure à 5, soit supérieure de 50 % à celle des îlots observés dans les opérations d’aménagement des trois dernières décennies ». Et là, on se dit pourquoi ceux qui ont continué à dessiner ne se sont pas inspirés d’Haussmann pour les quartiers Crimée (19e), des Olympiades (13e) ou Beaugrenelle (15e)…