URBANISMEPourquoi les logements haussmanniens sont si faciles à transformer

Paris: Pourquoi les logements haussmanniens sont si faciles à transformer

URBANISMEJusqu’au 7 mai, une exposition « Paris Haussmann, modèle de ville » se tient au Pavillon de l’Arsenal (4e arrondissement)…
Floréal Hernandez

Floréal Hernandez

L’immeuble haussmannien est un véritable caméléon. Si le préfet a complètement modifié Paris dans la seconde moitié du XIXe siècle, celui-ci s’attendait-il à voir ses immeubles se transformer à volonté ? En effet, combien d’appartements d’immeubles haussmanniens sont devenus des bureaux pour des banques, des avocats, des médecins, etc. L’inverse est vrai aussi avec des bureaux changés en logements.

Hauteur sous plafond, luminosité

Alors que le Pavillon de l’Arsenal accueille l’exposition « Paris Haussmann, modèle de ville » jusqu’au 7 mai, deux architectes expliquent à 20 Minutes les facilités et les difficultés qu’ils ont rencontrées lors de la transformation et la rénovation d’immeubles haussmannien.

Pour Jérôme Marin, architecte associé dans l’Agence Dejean Marin, « les grosses qualités des immeubles haussmanniens sont son système constructif en pierres de taille ou en briquettes – or faire un trou dans de la brique ou de la pierre est beaucoup plus simple que dans du béton – et les nombreuses fenêtres sur les façades. C’est simple de regrouper des pièces ou de les couper. » Au 42, rue du Louvre (1er), l’architecte a rénové 4.018 m2 de bureaux et logements en 46 logements sociaux pour Elogie-Siemp en 2014.

Le 26, rue de la Banque à Paris (2e).
Le 26, rue de la Banque à Paris (2e). - Google Maps

« La luminosité » est également citée par François Pelegrin, fondateur de l’agence Architecture Pelegrin. Pour Paris Habitat, il a transformé le 26, rue de la Banque (2e), une ancienne… banque en « logement très social » de 17 appartements du studio au 4 pièces. « La grande hauteur sous plafond facilite les modifications d’utilisation. Car on peut mettre un faux plafond pour faire passer gaines et autres câbles quand on passe d’un appartement à un bureau. Et inversement. »

Au 42, rue du Louvre, Jérôme Marin a fait déposer les faux plafonds et a eu « la chance de trouver des moulures exceptionnelles, peu altérées que l’on a pu mettre en valeur ». L’architecte a également joué de la hauteur sous plafond – de 2,80 m à 4 m – pour créer des « pièces humides [salle de bain, cuisine] avec des boîtes de 2,20 m de haut mises dans des parties nobles des appartements. Il reste encore 1,80 m d’espace libre qui permet la lecture de l’ensemble des moulures. »

Pour garder les moulures, une cuisine a été insérée dans un appartement haussmannien rénové au 42, rue du Louvre à Paris (1er).
Pour garder les moulures, une cuisine a été insérée dans un appartement haussmannien rénové au 42, rue du Louvre à Paris (1er). - R. Perdrisot

Si les immeubles haussmanniens se transforment bien, quelques difficultés existent. Rue de la Banque, François Pelegrin a dû travailler sur l’isolation de l’immeuble « très sonore de plancher à plancher ». Sa solution pour éviter de toucher aux magnifiques chevrons ? Les faux plafonds, une nouvelle fois, avec notamment des suspentes antivibratiles. Autre isolation à vérifier : l’isolation thermique. « Mais les bâtiments haussmanniens sont plus vertueux que ceux des années 1960 ou 1970 », poursuit le fondateur d’Architecture Pelegrin. Il a privilégié une isolation intérieure quand elle était nécessaire, « en déposant le décor intérieur pour ne pas le bousiller puis en le remettant ».

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Au 42, rue du Louvre, Jérôme Marin a dû gérer l’isolation d’un « îlot sur cinq côtés ». Lui, non plus, n’a pas touché au linéaire de la façade mais à jouer sur l’isolation des courettes. « Sur d’autres projets, on a opté pour une isolation intérieure », poursuit l’architecte.

L'immeuble du 42, rue du Louvre à Paris (1er).
L'immeuble du 42, rue du Louvre à Paris (1er). - Google Maps

Parfois lors des rénovations, on tombe sur de l’inattendu comme François Pelegrin qui a dû démonter des éléments d’un coffre-fort trouvé au 26, rue de la Banque. Ce qui n’a pu être enlevé a « a été affectée au sous-sol d’un magasin. »