Paris: Pourquoi les Parisiens vont préférer prendre Batobus que le métro
CIRCULATION•Conçue pour une clientèle touristique, l’offre Batobus rejoint le passe Navigo pour 40 euros de plus…C.An
Vingt minutes pour se rendre de Bir Hakeim au Quai d’Orsay. C’est le temps de traversée estimé par Batobus. C’est deux fois plus long qu’à vélo. Mais selon Valérie Pécresse, présidente du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) et de la région, pour tout individu « en quête d’un mieux vivre », l’expérience peut valoir le coup.
20 Minutes vous dévoile quatre raisons qui vont vous faire délaisser le métro ou le bus pour un trajet sur la Seine.
Une réduction sur le pass annuel. Ce mardi a été lancé un tarif spécial pour les abonnés de la carte Navigo. Les détenteurs d’un forfait annuel ou d’une carte Imagine R pourront utiliser le Batobus pour 40 euros de plus. Pour les autres, le pass annuel Batobus s’élève à 60 euros. Pour plus de simplicité, la présidente du Stif Valérie Pécresse défend l’usage d’un titre de transport unique.
L’exploration d’un mode de transport alternatif. Un trajet en Batobus, c’est l’assurance de voir le magnifique panorama qu’offre Paris. Valérie Pécresse met en avant « les sites majestueux » aperçus : Notre-Dame, Tour Eiffel, musée du Louvre, etc. De 10h à 21h, les usagers peuvent également profiter des différentes lumières de la journée et leurs réverbérations sur la Seine.
La nouvelle offre du Stif engagé avec Batobus pourrait susciter de nouvelles habitudes dans les déplacements des Parisiens. Et des alternatives devraient se greffer à ce mode de transport fluvial, comme les parkings relais.
L’expérience parle. Certains regrettent un itinéraire restreint à la capitale pour Batobus. Mais celui-ci pourrait se développer. De 2008 à 2011, un autre service fluvial existait sur la Seine via Voguéo de Maisons-Alfort à la gare d’Austerlitz. « À l’époque, les Hauts-de-Seine refusaient l’accueil de navettes fluviales, pointe du doigt Valérie Pécresse. Or, de nouvelles demandes de transport apparaissent aujourd’hui, notamment auprès des habitants de Boulogne-Billancourt. » Le Val-de-Marne et le Val-d’Oise seraient également intéressés par les navettes.
Une étude est lancée pour évaluer les usages et potentiels des navettes fluviales. Valérie Pécresse donne rendez-vous au mois de juin pour les résultats. « L’enquête dira s’il existe une demande pour une offre sur les quais de Seine le matin aux heures de pointe », conclut la présidente de la région.
L’éloge de la lenteur. Aujourd’hui, Batobus est un service qui répond à la demande des touristes en majorité d’origine étrangère. Arnaud Daniel, son directeur des opérations espère « faire découvrir aux Parisiens les navettes ». Mais pour cela, il ne faut pas qu’ils soient pressés. Pour desservir les neuf stations de Paris intra-muros – de Beaugrenelle au Jardin des Plantes –, il faut compter deux heures environ. Une « lenteur assumée » par Batobus.