CIRCULATIONLes temps de parcours s’allongent après la fermeture des voies sur berge

Fermeture des voies sur berge: Le comité d’évaluation mis en place par la région rend son premier rapport

CIRCULATIONCe comité observe un accroissement significatif des temps de parcours sur plusieurs axes. Principalement sur les quais hauts et une partie du boulevard Saint-Germain…
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

Trois minutes et demie le matin, neuf minutes le soir. C’est le temps de parcours à rajouter en plus, depuis , pour parcourir les 2,6 km qui séparent les Tuileries de Châtelet. Du moins si on en croit le du comité régional de suivi et d’évaluation des impacts de la piétonnisation des voies sur berge rive droite. « En moyenne, en septembre 2016, il faut près de 16 minutes pour parcourir ces 2,6 km le soir, il en fallait moins de 7 en 2015 et 8 et demi en 2014 », est-il écrit.

Mis en place par Valérie Pécresse

Ce comité a été mis en place par , présidente de la région Ile-de-France, le 12 septembre dernier, pour analyser les conséquences à l’échelle régionale de la fermeture des voies sur berges rive droite. De la pollution de l’air au bruit, en passant par les embouteillages.

Le premier rapport est en ligne depuis ce jeudi matin sur le site de La fermeture des voies sur berge rive droite étant toute récente, le comité se dit sur certains points dans l’incapacité encore d’évaluer l’impact spécifique de la mesure. Sur la circulation des bus notamment, mais aussi la qualité de l’air ou le bruit.

Des temps de parcours qui s’allongent… surtout le soir

En revanche, sur les temps de parcours sur le réseau routier, le comité se dit en mesure de percevoir déjà des impacts. Six axes ont été retenus. Les quais hauts, le boulevard Saint-Germain, les Grands Boulevards, le boulevard des Invalides, celui de Sébastopol et le périphérique sud.

« Les premières analyses* montrent un accroissement significatif des temps de parcours sur la plupart des axes retenus aux heures de pointe entre septembre 2016 et septembre 2015, voire un accroissement important sur certains d’entre eux notamment sur les quais hauts et, dans une moindre mesure, sur une partie du boulevard Saint-Germain, remarque le comité. D’une manière générale, les temps de parcours progressent de manière plus marquée aux heures de pointe du soir qu’à celles du matin. »

Un rapport à charge ?

Un rapport à charge ? La question se pose quand on sait que c’est Valérie Pécresse, fermement opposée au projet, qui a mis ce comité en place. « La mission du comité est de réunir en toute impartialité les éléments permettant d’apprécier l’impact du projet de fermeture », est-il explicité dans l’introduction.

Et ce premier rapport fait attention à ne pas faire des conclusions précipitées. Ainsi, le comité d’évaluation reconnaît que les accroissements des temps de parcours constatés ne sont peut-être pas tous imputables à la fermeture des voies sur berges. Il précise aussi que le trafic est resté stable entre septembre 2015 et septembre 2016 sur d’autres axes de la capitale. Comme sur les Grands Boulevards, entre Saint-Martin et République et entre République et Bastille.

« Un manque d’études en amont »

Mais ces 30 premières pages égratignent aussi fréquemment la mairie de Paris sur le manque d’études faites en amont de la fermeture des voies sur berge. « La situation initiale est mal connue, fait remarquer le comité, Nous ne connaissons pas la zone d’influence (les origines et destinations) des usagers de la voie Georges-Pompidou. (…) On peut aussi regretter l’absence d’enquête origine-destination juste avant fermeture des 43.000 usagers quotidiens. (…) De même, on peut regretter l’absence de mesures spécifiques directes de la qualité de l’air et de bruit sur les axes concernés. »

*Les données utilisées pour l’analyse sont les relevés de trafic recueillis les mardis et jeudis des mois de septembre 2014, 2015 et 2016. Soit neuf jours par mois à chaque fois.