ENVIRONNEMENTLe bassin de la Villette transformé en piscine, malgré l'interdiction

Le bassin de la Villette transformé en piscine géante, malgré l'interdiction

ENVIRONNEMENTCette baignade gratuite et improvisée avait été imaginée par un jeune collectif parisien, « Le Laboratoire des baignades urbaines expérimentales »…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Encore mouillé, Julien vient de réaliser son « fantasme » : piquer une tête dans le bassin de la Villette, dans le nord de Paris. Un grand « plouf » sous le soleil, qui a rassemblé des dizaines de baigneurs dimanche après-midi, malgré l’interdiction.

​Pour ses 30 ans, ce Parisien voulait relever « un petit challenge », non sans quelques craintes avant le grand saut : « On a du mal à se défaire de l’idée que l’eau est sale à Paris ». En visite pour le week-end, son ami Thibaut a presque l’impression de ne pas avoir quitté sa ville de Nice : « l’eau y est aussi bonne, la clarté en moins ! »

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« Casser les barrières psychologiques »

Quelques minutes auparavant, les nageurs de la « Fluctuat », trois courses autorisées et organisées par la Fédération française de natation, étaient à peine remontés sur les quais que des dizaines de personnes plongeaient tête la première dans le plus grand plan d’eau artificiel de la capitale.

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Cette baignade gratuite et improvisée, dans une eau au mercure méditerranéen - 24°C -, avait été imaginée par un jeune collectif parisien, « Le Laboratoire des baignades urbaines expérimentales ».

Ces activistes militent depuis quelques années pour « casser les barrières psychologiques et se réapproprier les espaces de baignade longtemps oubliés », explique Julie Pacaud, 26 ans, membre du collectif.

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« Ah bon ? C’est interdit ? »

Samedi après-midi, l’interdiction leur est notifiée, disent-ils. Mais l’information s’est déjà répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Et les deux policiers de la brigade fluviale sont rapidement débordés.

« Ah bon ? C’est interdit ? On m’a dit qu’on avait le droit aujourd’hui ! », s’étonne ainsi Julie, 29 ans. Voisine du bassin, elle craignait « de (se) retrouver en maillot sur le boulevard », mais finalement « ça va, ça fait station balnéaire ».

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Peu à peu, certains s’enhardissent et sautent depuis la passerelle qui enjambe le bassin, sous les rires et les applaudissements de la foule, venue nombreuse après plusieurs jours de très forte chaleur. « On est trop nombreux, les policiers ne peuvent rien faire », rigole Raphaël, 18 ans. « Ou alors, ils vont faire beaucoup d’argent ! »

Vers une ouverture à l’été 2017

La baignade dans la Seine et les canaux parisiens est interdite par un arrêté préfectoral de 1923, respecté depuis les années 50, et punie d’une amende forfaitaire de 38 euros. « L’objectif est d’ouvrir le bassin au grand public à l’été 2017 », a indiqué à l’AFP la mairie de Paris.

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Plus tôt, à l’heure du déjeuner, plusieurs centaines de nageurs, amateurs ou confirmés, avaient enchaîné les tours de bassin en toute légalité. Outre la dérogation préfectorale, les organisateurs avaient obtenu le feu vert de l’Agence régionale de santé (ARS), chargée de garantir la qualité de l’eau. Hélène, 24 ans, trouve « rigolo de nager dans un environnement métro-boulot-dodo » et se félicite que la capitale « soit de plus en plus "sport-friendly" ».

A ses côtés dimanche, deux têtes désormais connues des Français : Marc-Antoine Olivier, médaillé de bronze olympique à Rio en eau libre, et Aurélie Müller, encore amère après sa disqualification qui l’a privée d’une médaille d’argent dans la baie carioca.

« C’est un plaisir de revenir à Paris pour nager », s’enthousiasme le nageur de Denain, qui espère « vivre un avant-goût des JO », dont la capitale est candidate à l’organisation en 2024.

Aurélie Müller s’imagine déjà dans la Seine pour défendre le maillot bleu pour les Jeux, comme le souhaite la maire Anne Hidalgo : « Au pied de la tour Eiffel, avec le public français, ce serait le pied ! »