SECURITEDes Parisiens venus en nombre se former aux «gestes qui sauvent»

Attentats: Des Parisiens venus en nombre se former aux «gestes qui sauvent»

SECURITEUn peu plus de quatre mois après les attaques du 13 novembre, la première édition de l’opération « Samedi qui sauve », lancée par la Mairie de Paris, a eu lieu ce samedi...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Apprendre à faire un massage cardiaque, placer une victime en position latérale de sécurité : des milliers de Parisiens se sont formés ce samedi aux premiers gestes de secours. Objectif : apprendre à « sauver les siens », dans un contexte de menace terroriste.

Sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, au milieu des touristes et des artistes de rue, des personnels de la Croix-Rouge, de la protection civile, du Samu et des pompiers de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) répondent aux questions des Parisiens.

Pour cette première édition de l’opération « Samedi qui sauve » lancée par la Mairie de Paris, un peu plus de quatre mois après les attentats parisiens de novembre, 3 500 personnes s’étaient inscrites pour participer à cette formation dans toutes les mairies. Elles ont été rejointes par de nombreux passants, quelques jours après les attaques de Bruxelles.

« C’est essentiel de sauver les siens »

« J’ai appris à faire un massage cardiaque, les gestes qui sauvent, et me suis renseigné pour intégrer les équipes de la protection civile », explique Damien Blanchard, 29 ans.

Pour ce jeune homme qui commencera une formation d’infirmier à l’automne, « c’est essentiel de sauver les siens et ceux qui sont en détresse autour de nous ». « Il n’y a pas besoin d’avoir de la force et de grandes connaissances », s’étonne-t-il après deux heures de formation. « Il faut juste du calme et de la méthode. »

Depuis les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, où 130 personnes sont mortes, de nombreux citoyens ressentent le besoin d’apprendre les « gestes qui sauvent ».

Pour répondre à cette demande croissante, et dans un contexte de risque d’attentat élevé, les pompiers ont lancé en janvier des formations.

« Sur le seul mois de février, 74 000 personnes ont été formées aux gestes qui sauvent sur l’ensemble de la France. A Paris, on recense chaque semaine 200 demandes d’inscription » aux sessions qui se poursuivront jusqu’à la fin de l’année, indique le capitaine Guillaume Fresse, l’un des porte-parole de la BSPP.

« Le but est de leur apprendre à faire un massage cardiaque, stopper une hémorragie, extraire des blessés des décombres », ajoute-t-il.

« Préparer la population parisienne au risque d’attentat »

A travers ces exercices, « le but est de préparer la population parisienne au risque d’attentat », explique le médecin urgentiste Patrick Pelloux.

« On en est là, on est à une époque de guerre », « on est en train de développer à Paris un secourisme de guerre, qui est nécessaire », souligne l’ancien chroniqueur à Charlie Hebdo, le journal décimé lors des attentats du 7 janvier 2015.

Près du camion des pompiers, Elisabeth, 68 ans, découvre aux côtés de son mari « le rôle de chacune de ces organisations de secours ».

« Je ne savais pas que le 15 était le numéro du Samu. » Ce brin de femme est aussi venue pour actualiser ses connaissances acquises « il y a 40 ans ». « Il y a évidemment le contexte des attentats qui joue, mais ça peut être utile aussi avec nos petits-enfants. »

Alors que les stands désemplissent et que les boutiques de la touristique rue de Rivoli, à deux pas du musée du Louvre, sont prises d’assaut, Damien « regrette qu’il n’y ait pas plus de monde ».

« J’ai envie de leur dire qu’ils pourraient arrêter de faire du lèche-vitrines, être altruiste et venir consacrer deux heures de leur temps pour apprendre ça. »