TRANSPORTSGrand Paris: Un Vélib’ à l’échelle de la métropole à horizon 2017

Grand Paris: Un Vélib’ à l’échelle de la métropole à horizon 2017

TRANSPORTSParis monte déjà un syndicat d’étude avec 56 communes de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine, pour plancher sur l’extension du service...
Une station de Vélib à Paris
Une station de Vélib à Paris - Jean-Philippe Ksiazek AFP
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

Et si on dépoussiérait les Vélib' à Paris ? L’offre de vélo en libre-service fonctionne depuis huit ans et semble aujourd’hui bien rodée. En 2014, il y aurait eu en moyenne 108.555 prises de Vélib’ chaque jour sur l’ensemble des stations, selon les chiffres de l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme) publiés en décembre.

>> Lire aussi: La liste des 26 communes qui pourraient accueillir leurs premières stations Vélib' à l'horizon 2017

56 communes retenues

Pas trop mal. Mais une question se pose à l’heure où se construit le Grand Paris. Doit-on étendre le réseau Vélib' à l’échelle de la métropole ? Anne Hidalgo a rappelé y être favorable, mercredi dernier lors de ses vœux 2016.

La réflexion a d’ailleurs déjà commencé. « L’Apur a été missionné pour réaliser une étude d’opportunité du Vélib’ métropolitain et définir ce qui pourrait être son futur périmètre, indique à 20 Minutes Christophe Nadjovski, adjoint EELV de la maire de Paris en charge des transports. Il a retenu 56 communes. Toutes ont été invitées à rejoindre un syndicat d’étude pour plancher sur cette extension du Vélib’, poursuit l’élu. Il verra le jour à la mi-février. »

Pas efficace partout

Seulement 56 communes donc. La métropole du Grand Paris, qui regroupe les trois départements de la petite couronne (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne) en compte pourtant 124. « Mais une station Vélib' n’est pas efficace partout où on l’implante », indique André-Marie Bourlon, adjoint à la directrice générale de l’Apur. Il prend l’exemple de Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise, ou de Velcom’, le système de vélos en libre-service de la Plaine-Commune interrompu en décembre 2011, miné par le vandalisme et une faible utilisation.

Même sur le périmètre actuel du Vélib’parisien, certaines stations tournent bien moins que d’autres. En Seine-Saint-Denis en particulier, où le nombre moyen de prises par station et par jour est de 27 vélos seulement, contre 97 à Paris ou 56 dans les Hauts-de-Seine.

« Pour que cela marche, le territoire doit être suffisamment dense en population et concentrer une diversité de demandes de déplacements, poursuit André-Marie Bourlon. Il faut des habitants, des emplois, des commerces, des équipements pour que la station Vélib’ s’autorégule toute la journée. »

208 nouvelles stations, et de la location longue durée ?

Dans son étude d’opportunité, l’Apur propose tout de même de créer quelques nouvelles stations en cas d’extension du Vélib’au Grand Paris. Des 1.238 actuels, on passerait à 1.446. Le département des Hauts-de-Seine en serait le grand bénéficiaire, en passant de 101 stations à 264. La Seine-Saint-Denis passerait de 70 à 87 et le Val-de-Marne de 61 à 91. Dans ce schéma, 26 communes accueilleraient leurs premières stations.


- Graphique Apur


Le « Vélib' 2 » ne se résumerait pas non plus à un système de vélo en libre-service. « L’idée est de compléter ce dispositif par de la location en longue durée. Sur le mois ou sur l’année, explique Christophe Nadjovski. Cela se fait déjà à Lille ou à Grenoble. » Cette offre conviendrait tout particulièrement aux zones pavillonnaires moins denses. Là où les habitants ont plus de faciliter pour garder leur vélo à domicile. « Pourquoi pas proposer alors ce système longue durée à des communes plus éloignées de Paris, qui ne figurent pas dans les 56 retenues par l’Apur, poursuit l’adjoint d’Anne Hidalgo.

Rien avant février 2017

Quoi qu’il en soit, le périmètre restera inchangé jusqu’à février 2017, date à laquelle le contrat Vélib’entre la ville de Paris et JC Decaux se termine. « Pour l’instant, le conseil d’Etat interdit toute création d’une station Vélib' plus d’1,5 km au-delà des limites de Paris », rappelle André-Marie Bourlon.