La nouvelle sur un projet de refonte des arrondissements n’a pas plu à tout le monde ce mardi. La maire PS de Paris a adressé en septembre une « note confidentielle » à François Hollande et Manuel Valls - que s’est procuré Le Monde ce mardi - présentant notamment ses projets de fusion de la commune et du département et une réorganisation des pouvoirs dans la capitale.

Le but : révolutionner le statut de la ville – via un projet de loi qui pourrait être examiné au Parlement « si possible début 2016 », mentionne l’édile. Le tout avec une mesure pour le moins symbolique : redessiner la carte des arrondissements parisiens.

Des arrière-pensées électoralistes ?

Estimant qu’il y a « nécessité » à rééquilibrer la démographie, la maire de Paris veut en effet faire « évoluer » la carte des arrondissements. La dernière fois que ces derniers ont bougé, c’était en 1954. Depuis, le 1er arrondissement compte 17.100 habitants quand le 15e abrite près de 240.000 habitants, selon les chiffres de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) du 1er janvier 2012 publiés en 2015. « Une disparité stable depuis 1962 », expose l’Institut. Pour l’exécutif, ces différences entraîneraient « des inégalités entre usagers face au service public ou encore entre élus de par leur nombre et leurs marges de manœuvre », souligne à 20 Minutes, un membre de l’entourage d’Anne Hidalgo.

Si à l’Iau (Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France) et à l’Apur (Atelier Parisien d’Urbanisme) personne ne souhaite analyser un tel projet et ses bénéfices, évoquant un sujet « davantage politique » et « sensible », il n’en va pas de même dans l’opposition.

Dans un communiqué, Nathalie Kosciusko-Morizet et l’ensemble des élus Républicains au Conseil de Paris regrettent « l’opacité de la démarche de Madame Hidalgo ». « Il y a un problème de méthode. A quelques jours du Conseil de Paris, il aurait été bien d’avertir les élus d’un tel projet », affirme un proche de NKM, contacté par 20 Minutes. Le parti s’interroge également de voir apparaître dans cette « grande réforme » la volonté de refonte des arrondissements dans l’optique de futures élections.

« C’est un sujet que je veux aborder sans donner l’impression de fermer le jeu, pour ne pas être accusée d’arrière-pensée électoraliste », avait pourtant au préalable indiqué Anne Hidalgo.

« Il y a un problème de méthode »

Quelques mois après la censure du Conseil constitutionnel de « l’amendement anti-NKM » (voire encadré ci-dessous), « nous ne tirons de pas de conclusions sur une quelconque nouvelle volonté de la Mairie d’évincer NKM du Grand Paris. Mais ce projet de réforme doit réellement associer les élus et les citoyens sans arrière-pensée politique », prévient la même source des Républicains.

D’ailleurs, selon eux, cette réforme, « ne pourrait être envisagée qu’après une consultation des Parisiennes et des Parisiens sous forme d’un référendum local », a ainsi indiqué la formation politique précisant qu’il s’agirait d’une « injustice s’ils n’étaient pas consultés ». Si la Mairie exclut pour le moment cette option, elle tient à préciser « qu’il y aura concertation et discussions avec les conseillers de Paris et les maires d’arrondissements. Le Conseil de Paris qui débute lundi sera l’occasion de commencer à en débattre », note une source proche d’Anne Hidalgo, invitant « chacun à évoquer son point de vue ».