Claude Bartolone veut «redonner l'envie aux Franciliens les plus fragilisés»
Elections régionales•«20 Minutes» poursuit son tour des candidats aux régionales en Île-de-France. Après Valérie Pécresse et Emmanuelle Cosse, la parole à Claude Bartolone...Propos recueillis par Fabrice Pouliquen
Fin octobre-début novembre. Il faudra encore attendre quelques semaines avant que Claude Bartolone ne dévoile dans le détail son programme pour l’Île-de-France. Mais le candidat PS, qui vient d’inaugurer son local de campagne, a déjà la tête à ces élections régionales et donne à 20 Minutes son plan d’attaque.
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Le 10 septembre, lors de l’inauguration de votre local de campagne, vous avez estimé que les Franciliens n’avaient pas encore la tête à ces élections régionales…
Oui, la rentrée scolaire, la question des réfugiés et la situation économique du pays accaparent les esprits. Cela sera à moi et à mon équipe de les intéresser à la campagne. Je veux redonner envie aux Franciliens. Nous habitons une région fantastique, qui représente 30 % du PIB national, qui a une jeunesse incroyable, des pôles de recherche uniques… Mais seule une partie de la population en profite. Je veux redonner envie à tous. Aux talents, aux créateurs, aux entreprises, mais aussi aux Franciliens les plus fragilisés, ceux pour qui le 15 du mois, c’est déjà la fin du mois, ceux qui doivent se loger toujours plus loin de Paris. Moi, je suis un fils d’ouvrier et je sais ce que je dois à l’action publique. Je veux que les Franciliens se disent : « lui, avec son caractère, il va nous aider à reprendre nos existences en main ».
Mais vous qui devez partager votre temps avec votre casquette de président de l’Assemblée nationale [Il était ainsi à Rome mardi], vous avez la tête aux régionales ?
Bien sûr, mais pour préparer une élection comme celle-là, il faut d’abord rassembler les siens, monter les listes, confronter nos idées à celles des Franciliens. C’est ce travail de l’ombre qui m’a occupé jusqu’alors. Quant à ma double-casquette, c’est une force : être écouté sur les scènes internationale et nationale est bien utile pour faire respecter l’Île-de-France.
Un récent sondage vous annonce au coude-à-coude avec Valérie Pécresse… La bataille sera rude ?
Nous sommes tous deux à 41 % des intentions de votes au second tour. Effectivement, l’Île-de-France sera l’une des batailles symboliques de ces régionales. Tout simplement parce que ce n’est pas une région comme une autre. Tout l’enjeu pour moi sera de montrer qu’on peut se servir du bilan de Jean-Paul Huchon comme d’un tremplin pour permettre à l’Île-de-France de rentrer dans le monde nouveau qui l’attend.
Vous l’assumez, d’ailleurs, le bilan de Jean-Paul Huchon ?
A 100 %. Quand il est arrivé à la tête de la région, on ne parlait de l’Île-de-France que dans les pages des faits divers. Regardez le travail effectué sur le renouveau des lycées. Regardez les travaux entrepris sur le réseau de transports. Regardez aussi le passe Navigo unique que bien entendu, je garderai. Mais je ne veux pas que la région se repose sur ses lauriers. Sur les transports, par exemple, je mettrai la priorité sur le RER B, parce que je veux les Jeux Olympiques et qu’il nous faudra alors une ligne nord-sud efficace. Je m’engage aussi à ce que tous les trains franciliens qui n’ont pas encore été changés le soient d’ici la fin de mon mandat.
Valérie Pécresse a réussi un joli coup au début de l’été en obtenant le ralliement des UDI de Chantal Jouanno. Serez-vous en mesure aussi de rassembler à gauche ?
Je ne suis pas certain que les humanistes et chrétiens démocrates se réjouissent de ce mariage forcé entre la candidate du centre et celle de Nicolas Sarkozy qui incarne la lepénisation de la droite… Les socialistes, les écologistes et les communistes partent dispersés dans ces élections mais ils sauront sans aucun doute se retrouver autour d’un projet social-écologique. Nous avons un bilan commun. Au soir du second tour, nous aurons un projet partagé. C’est ce qu’attendent les Franciliens.