Paris: Le lycée Jean Quarré, futur centre d’hébergement pour les migrants ?
SOCIETE•La vie commence à s’organiser pour les migrants réfugiés dans un ancien lycée désaffecté du 19e arrondissement de Paris…Camille Tombret
Cela fait maintenant onze jours que les migrants du lycée Jean Quarré se sont installés près de la place des fêtes dans le 19e arrondissement. La vie en communauté s’installe et prend forme au fur et à mesure.
Cependant, les migrants ont été privés d’électricité dans la nuit de dimanche à lundi, se retrouvant dans des conditions de vie précaires. « La priorité pour l’instant, c’est de rétablir l’électricité. Tout s’est déroulé sans incidents cette nuit, mais ce n’est plus envisageable. C’est dangereux », explique Renaud, membre du comité de soutien « La Chapelle en lutte ».
« De la débrouille quotidienne »
Environ 200 migrants vivent dans cet ancien lycée hôtelier de la rue Jean Quarré. Avec une douzaine de nationalités, la vie en communauté pourrait être compliquée. Cependant, les associations et habitants du quartier se mobilisent pour rendre le quotidien des migrants décent.
« Depuis quelques jours, nous nous battons pour des petites choses du quotidien et sommes parvenus à mettre en place le ramassage des poubelles, et installer une infirmerie », indique Renaud. Et ajoute : « il y a beaucoup de solidarité de la part des habitants, ils apportent de la nourriture et des vêtements. C’est de la débrouille chaque jour ».
« Un médecin bénévole de la Croix-Rouge est venu faire une consultation ce week-end. Nous avons aussi récupéré plus de 200 serviettes de toilettes, puis nous allons chercher des légumes à l’AMAP. C’est une vraie organisation de vie commune qui se met en place », se réjouit Renaud.
« Il faut rétablir le dialogue »
Pourtant, le dialogue a été rompu avec la mairie de Paris, selon le collectif. Pour H., migrant afghan âgé d’une vingtaine d’années, « le plus important c’est de discuter avec les élus ». « Il faut obtenir un toit pour tout le monde, et vivre dans un endroit propre », précise le jeune migrant.
« Le recours à la force n’est pas une option. Nous souhaitons une sécurisation et rétablir le dialogue », indique le bénévole du comité de soutien. En fin de matinée ce lundi, la direction du logement et de l’habitat est venue effectuer un diagnostic travaux pour assurer la sécurité des migrants, éviter tous risque d’incendie, et à terme envisager des travaux de réhabilitation, comme l’avait annoncé Bruno Julliard au micro de France Inter le jeudi 6 août.
La mairie de Paris, contactée par 20 Minutes, n’a pas encore réagi sur le sujet.