Paris : Dimanche, le vélo-cargo aura sa journée au bois de Vincennes
MOBILITE•Depuis 2012, les adeptes de ces vélos couteaux-suisses se réunissent chaque été dans le bois de Vincennes…Fabrice Pouliquen
On pourrait facilement associer le cargo bike à la Harley-Davidson du vélo et imaginer le Paris Cargo bike meeting, qui se tient ce dimanche au bois de Vincennes, comme un rassemblement de passionnés de grosses cylindrées aux cheveux longs et bras tatoués. « Mais n’écrivez surtout pas ça », prévient d’emblée Richard Mazy, le gérant du magasin Cyclable du 12e arrondissement.
Plus monospaces que Harley Davidson
Ce serait en effet mal connaître l’engin. Certes, ces vélos cargos sont plus longs, souvent plus large et plus lourd que les autres bicyclettes. Mais les Parisiens qui s’y mettent ne le font pas pour rouler des mécaniques mais pour son côté pratique. Car le vélo cargo, tantôt biporteur (à deux roues) ou triporteurs (une roue devant, deux roues derrières) ne sert pas qu’à rouler. Customisable à l’infini, il peut aussi transporter beaucoup de charges.
Il y a d’abord le modèle familial doté, sur le devant, de l’équivalent de sièges autos. Parfait pour emmener ses bambins à l’école. « On peut y mettre jusqu’à six enfants pour les très gros triporteurs », assure Robin Paradis, président de Paris Cargo Bike, l’association qui réunit les fans de vélos cargos et qui à l’initiative du meeting de dimanche. Leur blog fourmille de témoignages de familles parisiennes qui se sont convertis pour cette raison. « Beaucoup ont même lâché leur deuxième voiture, quand ce n’est pas leur voiture tout court », note Robin Paradis.
Les artisans et commerçants s’y mettent
Les sièges autos peuvent aussi laisser place à des caissons en bois ou en métal « qui peuvent transporter de 80 à 100 kg de matériel », détaille Richard Mazy. « Parfait pour faire les courses avec l’avantage, comme n’importe quel vélo, de pouvoir se garer en face du supermarché », poursuit Robin Paradis, qui pense là encore aux familles. Mais de plus en plus de professionnels mettent à profit ces vélos cargos. Comme Elian Alluin, le plombier qui ne se déplace qu’à vélo. Robin Paradis et Richard Mazy citent aussi, parmi les nouveaux adeptes parisiens, des coursiers, des sandwicheries, un fromager, un torréfacteur.
Encore quelques freins
Richard Mazy temporise toutefois. « L’engouement sera moindre que celui pour les vélos électriques classiques, estime-t-il. Quelques freins persistent. La maniabilité déjà ? Ce n’est pas facile, en effet, de tourner ou de rester en équilibre sur ces mastodontes. « Mais en un quart d’heure », vous serez rodé, assure Robin Paradis. « Les côtes, en revanche, sont un vrai problème, poursuit Richard Mazy. A moins que vous optiez pour un modèle électrique. » Mais c’est plus cher : 3.000 euros en moyenne. Une somme qu’allège quelque peu la subvention d’un montant maximum de 400 euros adoptée en avril par la mairie dans le cadre de son plan vélo. « Il faut aussi forcément le rentrer chez soi le soir, ce qui n’est pas toujours facile au vu de son envergure et de son poids », ajoute encore Robin Paradis.
Il n’empêche, les convertis sont de plus en plus nombreux à Paris. Le Paris Cargo Bike meeting devrait le confirmer dimanche. Robin Paradis attend au moins une centaine de curieux. « Nous étions qu’une quinzaine au plus fort moment lors de la première édition en 2012 ». Au programme ? Parcours de slalom pour les débutants, pique-nique et un tour du lac Daumesnil. Le rendez-vous est donné route de la Tourelle à partir de 10h.