ELECTIONDépartementales: Et si la Seine-Saint-Denis basculait à droite?

Départementales: Et si la Seine-Saint-Denis basculait à droite?

ELECTIONLe scrutin s'annonce très serré dans ce département, bastion historique de la gauche depuis sa création en 1968…
Le président PS du conseil général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (au premier plan) annonce un scrutin très serré dans son département.
Le président PS du conseil général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (au premier plan) annonce un scrutin très serré dans son département. - Philippe Desmazes afp.com
20 Minutes avec AFP

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Cela semblait inimaginable voilà deux ans, c'est désormais de l'ordre du possible: la Seine-Saint-Denis, bastion historique de la gauche depuis sa création en 1968, pourrait passer à droite lors des départementales, à la faveur d'une «vague bleue». «Le scrutin s'annonce très serré», concède le président socialiste du conseil général, Stéphane Troussel. «Ca va se jouer à pas grand-chose, peut-être à un canton ou deux», parie le chef de file de l'UMP dans le 93, Philippe Dallier.

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En 2012, le département avait voté François Hollande à 65% au deuxième tour de la présidentielle. Son meilleur score en France métropolitaine. Mais la politique gouvernementale, et notamment l'absence de résultats contre le chômage, ont écorné l'image du PS dans les quartiers populaires de l'ex-banlieue rouge.

«La donne a changé», souffle Stéphane Salini, responsable du groupe UDI au Conseil général, pour qui «beaucoup d'électeurs socialistes se sentent désormais trahis». «On a toujours été dans l'opposition et on pensait y rester ad æternam. Mais pour la première fois, on sent qu'on peut y arriver, on a une chance historique», veut croire ce proche de Jean-Christophe Lagarde, patron de l'UDI.

La droite dirige aujourd’hui la moitié des 40 villes du 93

Les résultats des élections municipales, en mars 2014, ont attisé les convoitises. « La droite a gagné six villes. Elle dirige aujourd'hui la moitié des 40 villes » du 93, rappelle Philippe Dallier, qui dit à présent vouloir «transformer l'essai». En quête de leadership concurrente sur le département, l'UMP et l'UDI sont parvenues à se mettre d'accord, après de longues tractations, pour présenter des candidats communs. «L'objectif, c'est de l'emporter dans 11 cantons sur 21», prévient Philippe Dallier.

Du côté de la majorité, pas de « gauche plurielle ». En revanche, le PS fera liste commune avec les radicaux de gauche et les écologistes, mais pas avec les communistes, pourtant partie prenante de l'exécutif au conseil général. « On ne partage pas la même orientation politique », explique Nathalie Simmonet, secrétaire départementale du PCF. «Au gouvernement, le PS est sur une ligne austéritaire : il y a un désaccord de fond, même si tous les socialistes ne sont pas sur cette ligne.»

«Confiant dans notre capacité de garder le département à gauche»

Pour Stéphane Troussel, qui a succédé à Claude Bartolone en 2011, la situation est quelque peu inconfortable. «Le contexte national n'aide pas, mais je suis confiant dans notre capacité de garder le département à gauche. Notre bilan plaide pour nous. On peut s'appuyer sur l'action de la majorité», ajoute le natif de La Courneuve, citant notamment «la fin du problème des emprunts toxiques» et «l'ouverture de douze collèges à la rentrée 2014».

Raison supplémentaire, pour la gauche, de croire en ses chances pour le scrutin des 22 et 29 mars: son «capital de départ» en termes de sièges est bien supérieur à celui de la droite, avec 29 conseillers sortants sur 40.

Mais de l'aveu de tous, le résultat dépendra beaucoup de l'abstention, qui pourrait avoisiner les 70%. Ainsi que, de façon plus limitée, du vote Front national, jusque-là peu implanté dans le 93, mais qui sera présent pour la première fois dans tous les cantons.